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 d’ADHEOS

 Les établissements scolaires connaissent une «banalisation» des discriminations, notamment homophobes, et «une détérioration du vivre ensemble», selon un rapport confidentiel commandé par le ministère de l’Education.
 
 De nombreux intervenants ont mis l’accent sur la détérioration du vivre ensemble qui amènerait de plus en plus de situations de violences à caractère raciste, sexiste, homophobe», ont résumé, après une cinquantaine d’auditions, les auteurs d’un rapport sur les «discriminations à l’école» révélé mardi par Le Monde.
 
 C’est dans le cadre de la lutte contre les discriminations, affichée comme une priorité par Luc Chatel, que ce groupe a été créé. «On va amplifier l’action actuellement menée par de nouvelles mesures» pour lutter contre les discriminations, a-t-on indiqué mardi au ministère de l’Education nationale.
 
Conséquences graves
Concernant l’homophobie, malgré «l’attention» portée à cette question par le ministère, notent les auteurs du rapport, les manifestations homophobes «ont tendance à se banaliser». Face à ce phénomène, les réactions et les sanctions de l’école s’avèrent «insuffisantes», ce qui conduit à «légitimer des attitudes, des propos et des violences».
 
Pourtant, les conséquences sont graves pour les victimes, du décrochage scolaire à la tentative de suicide. Il y a là urgence à agir. «La première cause de mortalité chez les collégiens est le suicide, rappelle-t-on dans l’entourage de M.Chatel. Et la première raison en est l’orientation sexuelle.»
 
Sexisme, racisme et peur du handicap
Côté sexisme, les préjugés que «les filles seraient, par nature, plus dociles, plus tournées vers la littérature et la communication, les garçons, par nature, seraient plus dissipés, plus doués pour les sciences» restent répandus. L’école doit avoir «pour rôle de pousser les jeunes filles à poursuivre leurs trajectoires et à ne pas minorer leurs ambitions», insiste le rapport.
 
Les auteurs notent encore des discriminations encore très présentes à l’école concernant le handicap, «portées sans doute par la “peur” dont ne se sont pas libérés les adultes et qui la transmettent à leurs propres enfants». Enfin, s’il y a «une prise de conscience progressive» du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie, le rapport fait aussi état d’une «banalisation des injures et des actes» dans ces domaines.
 
Au final, le rapport prône de mieux mesurer ces phénomènes, via des indicateurs de leur réalité et des enquêtes de vécu. Il propose aussi d’aborder obligatoirement les discriminations lors de la formation initiale des enseignants, et de créer un guide pour la communauté éducative autour de la prévention des discriminations.