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 d’ADHEOS

Le ministère de l’intérieur a rappelé avoir refusé d’enregistrer en 2012 l’association Sexual Minorities Uganda, dont il juge le nom « indésirable ».

Le gouvernement ougandais a suspendu la principale organisation de défense des droits des homosexuels, accusée de ne pas être enregistrée auprès des autorités et dont le leader a dénoncé une « chasse aux sorcières ».

Le Bureau national des organisations non gouvernementales, dépendant du ministère de l’intérieur, a annoncé, vendredi dans un communiqué la suspension « avec effet immédiat » de l’association Sexual Minorities Uganda (SMUG). C’est « une chasse aux sorcières claire enracinée dans l’homophobie systématique et alimentée par des mouvements anti-gay », a dénoncé son directeur, Frank Mugisha.

En 2012, a rappelé l’ONG, les autorités avaient rejeté une demande d’enregistrement de l’organisation en jugeant son nom « indésirable ». Selon elle, ce refus était « un indicateur clair » de l’intransigeance du gouvernement ougandais qui « traite les minorités de genre et sexuelles ougandaises comme des citoyens de seconde classe ».

Harcèlement et intimidations

L’homophobie est répandue en Ouganda où la législation réprimant les relations entre personnes du même sexe est stricte, même s’il n’y a pas eu de poursuites pour des actes homosexuels ces dernières années.

Harcèlement et intimidations sont le quotidien des homosexuels dans ce pays où s’est développé un christianisme évangélique particulièrement véhément à l’égard du mouvement LGBT.

L’Ouganda – où les relations dites « contre nature » sont déjà passibles de la perpétuité depuis une loi datant de la colonisation britannique – avait adopté en décembre 2013 une nouvelle législation réprimant notamment la « promotion de l’homosexualité » et rendant obligatoire la dénonciation des homosexuels.

Cette loi, qui avait déclenché un tollé international, avait été annulée pour vice de forme par la Cour constitutionnelle en août 2014.