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 d’ADHEOS

Une peine de trois mois avec sursis a été requise jeudi à l’encontre d’un homme poursuivi pour des insultes et des menaces de mort homophobes proférées en 2013 sur Twitter à l’encontre de l’élu francilien Jean-Luc Romero
 
"Ce dossier est symptomatique de l’acharnement, du défoulement ordurier que l’on peut constater sur les réseaux sociaux", a estimé le procureur en appelant le tribunal a prononcé "une peine d’avertissement". Le jugement a été mis en délibéré au 31 mars.
 
Dans la foulée de la loi sur le mariage pour tous, Jean-Luc Romero, conseiller régional, adjoint au XIIe arrondissement de Paris et militant associatif, s’était marié en 2013 avec son compagnon sans imaginer le déferlement de haine que son union allait provoquer sur les réseaux sociaux.
 
"Je venais de me marier, c’était inespéré après dix années de combat et le lendemain j’ai reçu un message bouleversant: un drap avec de la merde dessus et le mot ‘le mariage est consommé, félicitation aux époux’. Tout cela était d’une très grande violence", a confié l’élu à l’AFP. "Alors, je me suis dit, il faut porter plainte car si moi, qui suis militant, ça me fait autant mal, qu’est-ce-que cela fera aux plus jeunes", a-t-il expliqué en rappelant que "30% des gays de moins de 25 ans ont fait une tentative de suicide".
 
"Il faut que la justice dise à ces gens-là que twitter, les réseaux sociaux ne sont pas une zone d’impunité", a-t-il ajouté. L’enquête lancée autour de six messages violents a permis aux policiers de remonter la trace de trois d’entre eux. Parmi eux, l’un signé des "cathos friendly" menaçait Jean-Luc Romero de "l’euthanasier au 9 mm".
 
Les messages provenaient de cybercafés mais surtout d’un ordinateur appartenant à un mécanicien automobile algérien à la retraite de 73 ans. Interrogé, l’homme a affirmé ne rien connaitre à twitter mais dit que son fils Tarek Laboun, 31 ans, utilisait régulièrement l’appareil où une session avait été crée à son nom. Il ajoute que "le vocabulaire des messages ressemble à la façon de parler de son fils".
 
A la barre, le prévenu, grand, barbu, le visage émacié, affirme ne jamais avoir envoyé les messages. Il dit ne plus utiliser l’ordinateur depuis longtemps et met implicitement en cause son père, "le seul à avoir la clef de la pièce où se trouvait" l’appareil. Cet ingénieur des mines au chômage affirme "ne pas avoir de compte twitter" et ne pas savoir se servir de la messagerie. Il dit ne pas connaitre Jean-Luc Romero et trouver les tweets incriminés "lamentables et orduriers".
 
Son avocat a demandé la relaxe plaidant l’absence de preuves. Son client est passible de 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende. La partie civile a elle réclamé 1 euro symbolique en dommages et intérêts.