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 d’ADHEOS

Jean-Marc Berthon est ambassadeur pour les droits des personnes LGBT+ depuis le mois d’octobre. Pour sa première prise de parole publique, il est l’invité de 6h20.

Jean-Marc Berthon a été directeur de cabinet de Marlène Schiappa et a été nommé ambassadeur pour les droits des personnes LGBT+ fin octobre. “Il y a des ambassadeurs bilatéraux qui sont à la tête d’ambassades à l’étranger, mais il y a aussi un certain nombre d’ambassadeurs thématiques chargés de porter la voix de la France sur des questions importantes, comme l’environnement ou la régulation du numérique“, explique-t-il. “Et puis, depuis fin octobre, il y a un ambassadeur en charge de promouvoir les droits des personnes LGBT, c’est un enjeu extrêmement important : près de 70 pays continuent de considérer l’homosexualité comme un crime ou un délit“.

Que peut ainsi faire un ambassadeur thématique sur le sujet ? “On a plusieurs leviers : il y a notre réseau diplomatique, le troisième au monde, qui nous permet de faire passer des sujets par les ambassades. Ça va s’inscrire davantage dans notre diplomatie. Et il y a le levier européen et multilatéral, l’Assemblée générale des nations unies, le Conseil de l’Europe, etc. Et le troisième levier, c’est la société civile“, explique-t-il. “Il y a des pays en Afrique où l’on dit que l’homosexualité n’existe pas, où c’est une importation de l’occident. Si c’est un ambassadeur français qui vient porter cette parole, c’est compliqué. Donc il vaut mieux passer par ces acteurs de la société civile, aider des associations sur place, par exemple“.

Si un certain nombre de pays dépénalisent ou organisent un moratoire sur l’exécution des peines contre les personnes homosexuelles, je considérerai que c’est un progrès important, ce sera un progrès concret pour des milliers de personnes qui sont persécutées“, affirme Jean-Marc Berthon, qui pour l’instant, en est au point d’établir une stratégie. “C’est important d’avoir des grands partenaires au sud, si on veut convaincre le maximum de pays d’aller dans la voie de la dépénalisation, il faut des alliés au Sud. Si ce ne sont que des pays du Nord qui parlent, ils ne sont pas crédibles“.

Pourquoi ne pas s’être rendu au Qatar pendant la coupe du monde ? “Nous plaidons pour la dépénalisation, nous l’avons dit au Qatar, il n’y a aucune ambiguïté“, dit l’ambassadeur. “Et nous nous sommes préoccupés de l’accueil, pendant le mondial, des personnes LGBT : le Qatar a pris un certain nombre d’engagements et nous avons veillé à ce qu’ils soient respectés“.

En France, Lucas, un adolescent de 13 ans, s’est suicidé dans les Vosges, parce qu’il était victime de harcèlement en raison de son homosexualité. “Aucun pays ne peut dire qu’il a vaincu ce fléau de l’homophobie. S’agissant de Lucas, cet enfant n’aurait pas dû mourir, on éprouve de la colère et de la tristesse (…). La justice doit faire toute la lumière sur les circonstances homophobes de ce drame. Ni le harcèlement ni l’homophobie n’ont leur place dans notre pays“.

 

SOURCE : radiofrance