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 d’ADHEOS

KINGSTON, Jamaïque – Certains candidats du parti au pouvoir en Jamaïque tentent de rallier les appuis des électeurs en utilisant une rhétorique homophobe dans les derniers jours de la campagne électorale, a affirmé mardi le président du seul groupe de défense des gais et lesbiennes du pays.
 
Selon Dane Lewis, qui dirige le Forum jamaïcain des gais et lesbiennes, des candidats du Parti travailliste jouent la carte de l’homophobie à quelques jours des élections de jeudi, qui s’annoncent serrées. Cette tactique semble être la position historique du parti pendant les campagnes électorales, a-t-il estimé.
 
Les politiciens s’en prennent régulièrement aux homosexuels en Jamaïque, où une vieille loi sur la sodomie interdit les relations entre hommes et où de nombreux citoyens considèrent l’homosexualité comme un péché.
 
La semaine dernière, lors d’un débat avec le premier ministre Andrew Holness, la chef de l’opposition, Portia Simpson Miller, a appelé à une révision de cette loi. Elle a affirmé que si son parti remportait les élections, les ministres seraient choisis non pas pour leur orientation sexuelle, mais pour leurs compétences professionnelles.
 
Depuis, certains candidats de premier plan du Parti travailliste ont lancé des commentaires homophobes lors de rassemblements politiques. Le ministre de l’Information, Daryl Vaz a notamment déclaré que «Dieu a créé Adam et Ève et non Adam et Steve», suscitant les applaudissements des électeurs de sa circonscription.
 
Le ministre de l’Énergie Clive Mullings, candidat dans la circonscription de West Central St-James, a quant à lui déclaré que le fait de réviser les lois contre l’homosexualité déchaînerait les foudres de Dieu sur la Jamaïque. Le maire de la capitale, Desmond McKenzie, candidat dans la circonscription de West Kingston, a utilisé un terme homophobe lors d’un récent rassemblement électoral.
 
Dans un éditorial publié dimanche, le «Jamaica Gleaner» affirme que les récents développements de la campagne électorale sont «non seulement tristes, mais dangereux».
 
Mardi, le principal parti de l’opposition, le Parti national du peuple, a affirmé que les commentaires de Mme Simpson Miller avaient été déformés par les partisans du Parti travailliste. Les responsables de parti ont précisé qu’ils voulaient réviser la loi sur la sodomie, et non l’abroger.
 
Malgré l’image accommodante promue par les responsables du tourisme, la Jamaïque est le pays le plus hostile de la région envers les homosexuels, affirment les défenseurs des droits des gais et lesbiennes.
 
  • Source METRO (Montréal)