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 d’ADHEOS

La dépénalisation de l’homosexualité serait-elle en danger dans la plus grande démocratie du monde, où la société est encore très homophobe? Une fausse information a circulé sur les intentions du ministère de l’Intérieur indien…
 
La fausse information a circulé durant une partie de la matinée: le ministère de l’Intérieur indien voudrait demander à la justice de pénaliser de nouveau les relations homosexuelles.
 
Heureusement, il n’en est rien. A la source de cette rumeur, un magistrat, P.P. Malhotra, qui s’est présenté comme un représentant du ministère de l’Intérieur et qui a effectivement demandé à la Cour suprême de revenir sur la décision d’un tribunal de New Delhi de dépénaliser les relations homosexuelles (lire notre article), les jugeant «contre nature, propagatrices du sida» et allant à l’encontre de «l’ordre social».
 
Une dizaine de recours examinés
Mais dans un communiqué visant à clarifier la position du gouvernement, le ministère de l’Intérieur a déclaré qu’il n’«a pris aucune position sur l’homosexualité» et que le gouvernement n’allait pas faire appel de la décision dépénalisant les relations homosexuelles. Une porte-parole du ministère de l’Intérieur, Ira Joshi, a affirmé à l’AFP qu’il semblait y avoir eu «un problème de communication», sans plus de précisions.
 
Reste que la plus haute juridiction du pays examine actuellement une dizaine de requêtes demandant la révision d’un jugement qui légalisait pour la première fois les relations homosexuelles entre adultes consentants – un arrêt historique qui battait en brèche une législation du colonisateur britannique vieille de 150 ans et considérant l’homosexualité comme un crime.
 
73% des Indiens hostiles à l’homosexualité
L’Inde est officiellement une république démocratique, laïque et multiculturelle, mais elle est parfois décrite comme prude et conservatrice. Un sondage réalisé l’an dernier par la chaîne de télévision CNN-IBN révélait toutefois que 73% des personnes interrogées jugeaient que l’homosexualité devrait être illégale. Une grande partie de la société indienne considère l’homosexualité comme une maladie mentale ou un vice honteux à cacher. Aucune figure du milieu sportif, politique ou du cinéma ne s’est publiquement déclarée homosexuelle. Tout juste peut-on citer Manvendra Singh Gohil, surnommé le «prince gay» (lire notre article).
 
Depuis la dépénalisation des relations entre adultes consentants de même sexe, l’Inde a vu émerger un petit milieu homosexuel, qui s’est notamment illustré avec le lancement d’une «gay pride» tous les ans à New Delhi, bien que beaucoup moins colorée et audacieuse que dans les pays occidentaux. L’«Association internationale de voyages gays» a récemment inscrit l’Inde comme une destination possible pour les touristes homosexuels.