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 d’ADHEOS

En Indonésie, la loi n’interdit pas les relations sexuelles homosexuelles, à l’exception d’une province et de l’armée, néanmoins la communauté LGBTQ subit d’importantes discriminations

Deux soldats indonésiens ont reçu une peine de prison de sept mois pour avoir eu des rapports sexuels entre hommes, interdits dans l’armée car considérés comme « inappropriés ». Les soldats, recrutés l’an dernier et cantonnés sur l’île de Java, ont aussi été bannis des forces armées, selon le jugement d’un tribunal militaire daté du 9 novembre.

Les relations sexuelles entre hommes sont interdites dans l’armée indonésienne, mais elles restent légales dans le pays qui a la plus grande population musulmane au monde, sauf dans la province rigoriste d’Aceh.

« Traduits en justice juste pour ceux qu’ils aiment »

La communauté LGBTQ subit cependant d’importantes discriminations dans le pays et des homosexuels indonésiens ont été arrêtés pour violation de la loi anti-pornographie notamment. « Les actes sexuels déviants avec des personnes du même sexe commis par les accusés étaient très inappropriés car en tant que soldats, ils devaient montrer l’exemple » au reste de la population, relève le jugement. « Les actes des accusés sont contraires à la loi et à toutes les règles religieuses », poursuit-il. La Cour suprême a publié le jugement la semaine dernière, mais il n’a été médiatisé que mardi par le site d’informations local Detik.

En 2020, Amnesty International avait recensé au moins 15 membres de l’armée ou de la police indonésienne licenciés pour des relations entre personnes du même sexe au cours des dernières années. « C’est une tendance en hausse dans les forces armées et la police ces dernières années. Certains de leurs membres sont démis ou traduits en justice juste pour ce qu’ils sont, ceux qu’ils aiment ou ceux vers qui ils sont attirés », a souligné le directeur d’Amnesty International pour l’Indonésie Usman Hamid. Certains leaders politiques attisent les haines en stigmatisant des minorités, comme la communauté LGBTQ, a-t-il observé estimant que le cas des deux militaires n’était que la « pointe de l’iceberg ».