En un trajet d’autobus, le chanteur est devenu une figure de lutte pour les droits des homos. Alors qu’il tenait la main de son ami, il a été prié de s’asseoir au fond du véhicule par le chauffeur! Il a refusé. Voici sa mésaventure
La chanteur de R’n’B ouvertement gay Ari Gold, pas particulièrement connu comme un grand militant (outre le fait d’être ouvertement out, bien sûr) vient de devenir un modèle de lutte contre les discriminations homophobes. Alors que l’homme effectuait un trajet, assis tranquillement dans un car au côté de son petit ami, le conducteur leur a tout simplement demandé d’aller s’asseoir à l’arrière du car, dans l’Etat de New York. Le motif: ils se tenaient par la main.
Clairement victime d’une discrimination à caractère homophobe – un témoin, interrogé par The Advocate, atteste qu’il n’y avait aucune provocation —, Ari Gold ne s’est pas laissé faire en refusant de bouger de sa place. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le chauffeur, apparemment déterminé à ne pas les laisser tranquilles, est allé jusqu’à arrêter le véhicule et appeler un agent de la police new-yorkaise. Le policier est donc monté à bord et a demandé quel était le problème. Sans hésitation, le conducteur a expliqué que ces deux personnes le mettaient très mal à l’aise et qu’il souhaitait que Ari Gold et Timothy Nelson aillent s’asseoir à l’arrière.
«Mon cœur battait à toute vitesse»
Le policier rétorqua immédiatement que rien n’était illégal et que le chauffeur avait obligation de continuer à rouler. Ari Gold a alors fait une annonce aux autres passagers, expliquant que l’on voulait les isoler parce qu’il tenait la main à un homme. «Ils ont tous semblé très furieux devant cette homophobie flagrante», a raconté le chanteur sur sa page Facebook.
L’artiste a prévu de déposer plainte contre Shortline, l’entreprise de transport, et de consulter Lambda Legal, l’organisation américaine LGBT. «J’ai tenu tête au conducteur, alors que mon cœur battait à toute vitesse, se souvient-il. Je ne peux qu’imaginer ce que cela aurait donné avec quelqu’un qui n’aurait pas pu.»
La compagnie répond
Après ce qui s’est passé, le chanteur n’a pas indiqué qu’il commencerait un boycott des transports en commun. Certains le surnomment déjà le Rosa Park des gays. Rosa Parks était devenue célèbre en 1955 en refusant de céder sa place à un passager blanc dans un bus d’Alabama. Depuis ce jour, elle est devenue une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale.
Quant à l’entreprise, elle a pris les devants pour éviter un scandale lié à l’homophobie. Son président, George Grieve, a publié cette déclaration: «Je suis le président d’Hudson Transit Lines, société connue sous le nom de Shortline. Je peux vous assurer à vous et à vos lecteurs, que nous ne pardonnons pas et n’approuvons pas les actions de ce conducteur. Ses actes ne sont pas représentatifs de notre société. Nous continuerons à examiner cet incident jusqu’à ce que nous soyons sûrs d’avoir de tous les faits et nous prendrons les sanctions appropriées. Nous nous excusons pour cet acte insensible de notre conducteur et pouvons vous assurer que nous prendrons les mesures nécessaires pour nous assurer que ceci ne se reproduira pas.»
