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 d’ADHEOS

Hostile aux droits des gays, à l’avortement et même au divorce, le Maltais Tonio Borg a été nommé commissaire européen à la Santé. Les élus LGBT du Parlement de Strasbourg s’inquiètent.
 
Va-t-on vers une nouvelle Affaire Rocco Buttiglione, cet Italien désigné Commissaire européen à la justice en 2004, et qui avait été écarté de cette fonction en raison de sa conviction que l’homosexualité était un péché? De fait, un autre catholique ultraconservateur s’apprête à entrer dans la Commission européenne. Désigné le 20 octobre dernier, le Maltais Tonio Borg devrait bientôt prendre ses fonctions en tant que Commissaire européen à la santé et à la politique des consommateurs. Ce politicien de 57 ans est l’actuel ministre des Affaires étrangères du petit archipel de la Méditerranée.
 
Sauf que les 139 députés composant l’Intergroupe LGBT au Parlement européen ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ont convoqué Borg le 13 novembre pour qu’il s’explique sur ses prises de position «conservatrices et anachroniques». Membre de la frange la plus réactionnaire du Parti nationaliste au pouvoir à Malte, Tonio Borg a combattu passionnément l’instauration du divorce, finalement acquise en 2011. Il est aussi le meilleur allié des groupes anti-avortement actifs dans l’archipel. Par ailleurs, à plusieurs reprises, il a pris position contre toute reconnaissance légale des couples de même sexe. «Nous ne protégerons que ceux qui méritent une protection», avait-il notamment déclaré lors d’un débat parlementaire sur les droits des locataires. Selon lui, l’homosexualité ressort d’une «choix personnel», qui ne saurait être cautionné d’aucune manière par l’Etat.
 
Cas de conscience
L’Intergroupe LGBT craint que ces points de vue n’entraînent des «cas de conscience qui pourraient empêcher [Tonio Borg] d’être un commissaire impartial, surtout en ce qui concerne le portefeuille de la Santé publique». Et de citer les questions de la discrimination dans les soins pour les populations à risque comme les mères célibataires et les hommes gay, la prévention des maladies sexuellement transmissible, et la santé dans l’éducation.
 
«On doit faire très attention avant de coller des étiquettes à quelqu’un. Vous ne pouvez pas me retirer mes valeurs», s’est offusqué Tonio Borg. Ses supporters ont dénoncé une manœuvre «christianophobe» de la part des «élites libérales» de Bruxelles.