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 d’ADHEOS

C’est bien la première fois qu’un recteur se rend dans un centre LGBT», s’exclame Frédéric Hay, le président d’Adheos (1), association saintaise qui fait partie du réseau «lesbiennes-gays-bi-trans». Il a en effet reçu hier la visite de Jacques Moret, à l’initiative de ce dernier, venu rappeler qu’il considérait la lutte contre l’homophobie comme une priorité dans les établissements scolaires. «Je suis ici parce qu’il faut que nous nous tournions vers les structures associatives les plus efficaces, ce qui est le cas d’Adheos», a-t-il justifié.
 
Aller partout
 
À partir de la prochaine rentrée scolaire, une personne sera recrutée sur un poste d’assistante sociale avec pour mission de dresser un état des lieux et de coordonner les actions destinées à lutter contre l’homophobie dans les établissements scolaires. «Nous sommes la première académie à avoir imposé ce choix, insiste Jacques Moret. Il n’y a pas que les villes, je veux que nous allions vers le milieu rural profond où les élèves sont les plus démunis pour trouver une écoute», a-t-il précisé.
 
Il veut aller partout: «En ce qui concerne les lycées, il faut aussi penser aux lycées professionnels. Et il ne faut pas oublier les collèges et même le primaire.» Adheos possède l’expertise. «On fait régulièrement des interventions en milieu scolaire avec des bénévoles spécialement formés pour échanger avec les jeunes, déconstruire les préjugés», explique Frédéric Hay. Mais l’association, faute d’un nombre de bénévoles suffisant, ne peut répondre à toutes les demandes.
 
Quand on l’interroge sur les moyens financiers, Jacques Moret répond: «Nous verrons.» Mais il appelle de ses voeux une convention passée entre l’académie et l’association et «pourquoi pas d’autres partenaires comme la Région». Qui, eux, pourraient peut-être contribuer. Adheos entend aussi proposer au rectorat de former les professionnels qui sont en contact avec les enfants afin qu’à leur tour ils soient à même de sensibiliser les élèves, de les écouter et de répondre à leurs interrogations.
 
Quant aux lycéens eux-mêmes, ils se sont déjà saisis de la question à travers leurs conseils de vie lycéenne. «Il faut aller vite, éviter que les belles paroles ne se perdent», a martelé le recteur. Frédéric Hay sourit: «Nous sommes en phase, c’est rassurant.»
 
(1) Aide et défense homosexuelle pour l’égalité des orientations sexuelles.