Après Kobe Bryant, Joakim Noah (photo), qui évolue dans le championnat de basket US, a également proféré une insulte homophobe lors d’un match, alors que la NBA vient de lancer une campagne pour lutter contre les discriminations.
Les insultes homophobes n’ont pas encore quitté les terrains de basket, ni les bancs de touche. Après Kobe Bryant (lire notre article), c’est au tour de Joakim Noah (le fils de Yannick) de déraper. Dimanche soir, lors d’une défaite en demi-finale NBA contre Miami, le joueur des Bulls de Chicago a balancé un «fuck you faggot» («va te faire foutre, pédé») à un supporter de l’équipe adverse qui s’était moqué de lui. Le prestigieux championnat de basket se serait bien passé de cette affaire, qui vient de lancer une grande campagne pour lutter contre les discriminations, notamment liées à l’orientation sexuelle.
Comme dans «l’affaire Bryant», Joakim Noah a été surpris en train de proférer cette insulte homophobe par les caméras de télé. Envoyé sur le banc après deux fautes commises en début de partie, le pivot de Chicago, qui était déjà très énervé, a assaisonné d’un «fuck you faggot» un fan de Miami qui l’avait lui-même insulté. Il n’y a pas de doute possible, dans les images diffusées, on peut facilement lire ces mots sur les lèvres du joueur.
«J’ai dit des choses que je n’aurais pas dû dire»
Le match terminé, Joakim Noah a reconnu avoir dérapé, sans pour autant admettre que ses propos étaient homophobes. Selon ESPN, le joueur aurait déclaré: «Je me suis emporté. Je ne voulais manquer de respect à personne. Ce fan m’a dit quelque chose que j’ai trouvé irrespectueux, je me suis emporté et j’ai répondu. J’ai dit des choses que je n’aurais pas dû dire…»
Le fils de Yannick Noah risque maintenant d’écoper d’une lourde amende pour son insulte homophobe. Le mois dernier, Kobe Bryant, le joueur vedette des Los Angeles Lakers, a dû s’acquitter d’une amende de 100 000 dollars (environ 70 000 euros) pour avoir traité de «sale tapette» un arbitre lors d’une rencontre. Le joueur a depuis présenté ses excuses et participé avec ses coéquipiers à une vidéo pour promouvoir le respect des différences (lire article).
Les choses bougent
Si le dérapage de Joakim Noah montre bien que le combat contre l’homophobie dans le sport est loin d’être gagné. Les choses sont cependant en train de bouger dans le basket. Outre la position ferme de la NBA vis à vis de l’homophobie et le spot de pub pour la tolérance des Lakers, un fait très important s’est passé la semaine dernière.
Le très respecté président de l’équipe des Phoenix Suns, Rick Welts, 58 ans, a fait son coming-out dans le New York Times, devenant l’un des rares dirigeants de franchise sportive aux Etats-Unis ouvertement homo. Rick Welts a expliqué qu’il avait décidé de rendre public son homosexualité pour venir à bout de l’homophobie et des préjugés dans le sport en général, et pour servir d’exemple aux jeunes gays qui voudraient embrasser une carrière sportive sans crainte d’être eux-mêmes. Quelques jours à peine après sa révélation, pas sûr qu’il ait apprécié le coup de sang de Joakim Noah.
