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 d’ADHEOS

Un nouvel acte homophobe secoue le Maroc. Une vidéo montre des individus en train d’agresser sauvagement un couple d’homosexuels dans ce qui semble être leur domicile. La montée de l’homophobie devient inquiétante.
 
L’homophobie gagne du terrain au Maroc. Une nouvelle vidéo « amateur », fait le tour de la toile, montrant des individus agresser sauvagement deux jeunes hommes homosexuels. Les images sont violentes. Le couple est filmé dans ce qui semble être leur domicile, ils sont nus, les visages ensanglantés. Les agresseurs assènent des coups aux deux jeunes hommes pris à partie dans la chambre et les injurient. La vidéo, que nous ne publions pas, au regard de la violence des images, s’achève sur les agresseurs qui jettent de force les victimes nus à la rue.
 
Réactions de la société civile
 
S’il est difficile d’affirmer à partir des images la date et le lieu de cet abominable acte, un communiqué du Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles (MALI) renseigne qu’il s’est déroulé à Beni Mellal. MALI s’est d’ailleurs fendue d’un communiqué pour dénoncer « l’agression sauvage ». Il en est de même pour le collectif Aswat qui a réagit immédiatement après la diffusion des images sur les réseaux sociaux. Le collectif « interpelle les pouvoirs publics pour l’ouverture d’une enquête afin d’élucider cette agression d’une forte violence à l’encontre des victimes, qui survient dans leur espace privé, filmant la scène et diffusant la vidéo sur internet révélant ainsi leur identité au risque de représailles de la société ».
 
Une tendance inquiétante
 
Il faut rappeler qu’il ne s’agit pas d’un événement isolé. Le Maroc est depuis plusieurs mois la scène d’actes homophobes violents. Plusieurs actes d’agression contre des personnes homosexuelles ou soupçonnées de l’être ont été dévoilés sur les réseaux sociaux. L’acte le plus médiatisé reste celui de l’homosexuel présumé de Fès qui a été lynché dans la rue en plein de mois de Ramadan.
 
L’indignation exprimée par la société civile avait fait réagir le gouvernement. Le ministère de l’Intérieur et celui de la Justice avaient alors publié un communiqué conjoint « faisant état de poursuites pénales à l’encontre de tout individu ou groupe d’individus qui se substituent à la justice et aux lois en agissant de leur propre gré pour sanctionner des personnes ». Les agresseurs de Fès ont d’ailleurs écopés de quatre mois de prison.
 
Pour le MALI, « l’évolution des mœurs, des mentalités et l’acceptation de l’autre, de la différence, n’est pas qu’une question de temps, c’est avant tout une question d’éducation. Et l’éducation est aussi une question politique », insiste-t-il dans le communiqué publié à la suite de la diffusion de ces récentes images. Il appelle également à « l’abrogation de l’article 489 du code pénal marocain qui condamne l’homosexualité ».