Les organisations antiracistes et homosexuelles en Grèce ont tiré lundi la sonnette d’alarme sur la hausse des agressions homophobes après le tabassage par des inconnus à Athènes d’un couple de jeunes hommes, dont l’un a été blessé grièvement.
Les agressions racistes et homophobes sont inacceptables (…) nous n’allons pas laisser les néonazis d’Aube dorée semer leur venin raciste dans les quartiers", a indiqué le Keerfa, mouvement regroupant des organisations antiracistes.
Dans la nuit de vendredi à samedi, deux inconnus à bord d’une moto avaient jeté un produit détergent sur deux hommes de 25 et 30 ans, assis sur un banc d’une place de Pangrati, quartier proche du centre d’Athènes.
Quelques minutes plus tard, une dizaine d’inconnus, têtes rasées et vêtus de noir, étaient arrivés sur les lieux et les avaient blessé en les frappant.
L’une des victimes avait été hospitalisée avec des fractures graves du pied qui nécessitait une intervention chirurgicale tandis que son compagnon immigré, a été légèrement blessé.
"Ces comportements qui sont en hausse, sont encouragés par la hausse de la popularité de l’extrême droite", note Evangélia Vlami, représentante du mouvement lesbien grec dans le quotidien Ta Nea, plus gros tirage du pays.
Le militant pour les droits des homosexuels, Grigoris Valianatos, a dénoncé l’inertie des autorités et le manque de formation de la police à la protection des homosexuels.
Dans certains cas "parmi les agresseurs il y a des policiers", a-t-il souligné à Ta Nea. L’agression de samedi est la cinquième du genre en trois mois mais "il y en a eu beaucoup plus, qui ne sont pas dénoncées à la police", selon les ONG.
Le principal parti d’opposition la Gauche radicale Syriza a déploré le fait que "la police n’a arrêté personne samedi". "Cet incident montre la nécessité d’adopter une loi antiraciste dont l’absence encourage les milices d’assaut d’extrême droite", a indiqué un communiqué du Syriza.
Le gouvernement a de nouveau reporté la semaine dernière la discussion au parlement d’un projet de loi antiraciste, gelé depuis un an et demi, en raison des réactions au sein du parti conservateur au pouvoir d’Antonis Samaras.
Ce texte prévoit le renforcement de l’arsenal juridique grec contre les agressions racistes ou homophobes, imputées surtout au parti néonazi Aube dorée dont l’ensemble des députés sont inculpés pour participation "à une organisation criminelle".
- Source E-llico