Androgynie

On qualifie quelqu’un-e d’androgyne si son apparence ne permet pas facilement de déterminer si c’est une femme ou un homme. Le terme est dérivé de deux mots grecs, andros (l’homme, comme appartenance de genre) et gynè (la femme). On parle souvent d’allure (ou de look) androgyne… Il ne faut pas confondre l’androgynie avec l’hermaphrodisme : la première est une question d’apparence ou de ressenti, alors que le deuxième est un fait biologique. Une personne hermaphrodite dispose à la fois d’organes génitaux masculins et féminins, suite à un fonctionnement hormonal particulier ou parce qu’elle dispose de trois chromosomes sexués (deux X et un Y) au lieu de deux. Dans ce dernier cas de figure, on parle d’ailleurs de personnes intersexuées. L’intersexuation peut poser problème au moment de la puberté, quand on est obligé par la société de choisir son sexe. C’est un phénomène plutôt rare. La cinéaste argentine Lucia Puenzo lui a consacré un beau film, "XXY".

 
L’apparence androgyne est plus répandue. C’est un phénomène plus mouvant, et avant tout une affaire de look : choisi, revendiqué, ou ressenti par les autres. Ce peut être aussi quelque chose d’involontaire : les enfants pré-pubères sont tous plus ou moins androgynes, même si les parents ou l’environnement s’efforcent de masculiniser les garçons et de féminiser les filles ; parfois, l’androgynie à l’adolescence est liée à une puberté tardive. Elle est aussi un refuge pour des jeunes trans. Elle n’est en revanche que rarement un indice d’homosexualité, même si elle est parfois interprétée comme cela au collège ou au lycée. Anne Percin en parle dans son roman " L’Âge d’ange".

Bisexualité

On définit couramment la bisexualité comme le fait d’être attiré par ou d’éprouver des sentiments amoureux pour des personnes des deux sexes. Les hommes et femmes se disant bisexuel-le-s aiment, simultanément ou à des périodes distinctes de leur vie, des femmes et des hommes. Contre une vision en noir et blanc qui opposerait deux mondes totalement séparés — hétérosexualité et homosexualité — la bisexualité regroupe une grande variété de situations entre les deux. Utilisé dans son sens actuel par médecins et psychologues à la fin du XIXe siècle, le mot "bisexualité" est plutôt récent.

 
En revanche, ce que nous considérons aujourd’hui comme de la "bisexualité" était fréquent dans certaines civilisations anciennes ou dans des cultures en contact restreint avec le monde occidental. Pour certains spécialistes de la sexualité (Sigmund Freud, Alfred Kinsey), les êtres humains sont bisexuels, et c’est la société qui dicte ce qui est "la" norme ou possible. Se définir "bisexuel" est plus fréquent à l’adolescence qu’à tout autre âge. Certains en déduisent un peu vite qu’il s’agit d’une phase, pour des homosexuel-le-s qui ne "s’assument" pas encore. D’autres y voient une marque de snobisme chez certain-e-s hétérosexuel-le-s. Heureusement, les bisexuel-le-s sont de mieux en mieux accepté-e-s pour ce qu’ils/elles sont, dans leur diversité. Et l’on rencontre des bisexuel-le-s de tous âges.
 
Les personnes bisexuelles répugnent plus que quiconque à mettre une étiquette sur ce qu’elles vivent. Cela se retrouve chez les personnages de roman qu’on pourrait définir ainsi, "malgré eux", comme Balthazar dans le livre de Cédric Érard, "J’ai pas sommeil", ou Elio dans "plus tard ou jamais" .

Coming out, outing, placard

L’expression "coming out" vient du verbe anglais "to come out", qui signifie "sortir de". Mais sortir de quoi ? Du "placard", l’endroit dans lequel on se "planque", où l’on cache son désir, où l’on se réfugie parce qu’on a peur de ce qui pourrait arriver si l’on révèle qu’on est lesbienne, gay, bi ou trans. Dans la vie d’une personne, le coming out est un moment très important, une étape décisive dans l’acceptation de soi. Chacun-e se souvient du jour où il/elle a annoncé à ses parents, à ses frères et soeurs, à ses amis, à son entourage, qu’il/elle éprouvait un désir pour une personne du même sexe que le sien.
 
C’est un acte très courageux, un moment où l’on s’expose, et que l’on est amené à revivre souvent lorsque l’on parle de soi. Le coming out peut bien se passer, mais parfois il ne se déroule pas aussi facilement qu’on l’espérait. On ne choisit pas toujours le "bon" moment pour le faire — mais y en a-t-il vraiment un ? Il faut savoir bien s’entourer pour, au cas où la réaction des personnes ne serait pas celle attendue, ne pas être seul-e.
 
Ce qu’on appelle "outing" vient aussi de l’expression "coming out" mais, à la différence de l’acte volontaire et personnel qu’est le coming out, l’outing désigne l’acte de révéler qu’une personne est homosexuelle sans son accord. Pour la personne "outée", c’est un acte d’une grande violence, qui peut l’exposer et la fragiliser.
 
 

Communauté gay, communautarisme gay

 Une communauté est un groupe de personnes solidaires entre elles, en particulier face à l’extérieur. Souvent, elles estiment partager une identité commune.
 
On entend souvent l’expression "communauté LGBT" ou "communauté gay", pour distinguer les personnes LGBT de la majorité hétérosexuelle, considérant que c’est une "minorité" dominée ou particulière. Ce ne sont peut-être pas tant l’homosexualité ou le fait d’être trans qui sont fondateurs d’une identité commune, mais le même sentiment éprouvé face à des comportements parfois hostiles. Toute personne LGBT, au moins une fois dans sa vie, a été discriminée ou mal vue, voire insultée, menacée, harcelée, frappée, à cause de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. Face à la solitude que bon nombre d’adolescent-e-s LGBT subissent quand ils et elles grandissent, certain-e-s peuvent éprouver le désir de se retrouver avec d’autres personnes LGBT, et d’être accueilli-e-s sans jugement, pour ce qu’ils et elles sont ou éprouvent.
 
Certain-e-s n’ont pas l’impression d’appartenir à une communauté particulière, d’autres ont vraiment besoin, dans leur parcours personnel, de fréquenter d’autres personnes LGBT.
 
Le "communautarisme" désigne le fait de vivre prioritairement dans sa communauté. C’est un mot souvent utilisé dans un sens négatif, pour dévaloriser celles et ceux qui défendent des intérêts jugés particuliers. 

Gay

Mot d’origine américaine qui se rapporte aux personnes, aux pratiques et à la culture homosexuelles, et en particulier les hommes. À l’origine dérivé de l’ancien français "gai", ce terme anglais désignait au début du XXe siècle des personnes exubérantes, anticonformistes, et a peu à peu été utilisé pour parler des homosexuels, surtout à partir des années 1970. Si, à ce moment là, il a désigné aux États Unis à la fois les hommes et les femmes homosexuels, très vite les lesbiennes ont milité pour distinguer les deux termes gay et lesbien/nes.
 
L’usage des deux termes — homosexuel et gay — n’est pas identique : le premier désigne l’orientation sexuelle et les sentiments éprouvés pour une personne du même sexe que le sien, alors que le second est employé plus largement pour parler d’une culture, d’une communauté ou d’un mode de vie regroupant des personnes très diverses. Le terme "gay" est sans doute mieux accepté parce qu’il ne comprend pas le suffixe "-sexuel", et suscite donc des sentiments plus neutres. L’usage du terme est en perpétuelle évolution, selon les environnements et les générations.

Genre

À la base, on parle de genre en grammaire pour distinguer les mots qui expriment le féminin, le masculin, ou, dans certaines langues, le neutre.

 
Le terme de genre a été transposé pour désigner le sentiment d’appartenance des individus à une identité féminine, masculine ou autre, indépendamment des caractéristiques biologiques. Par opposition à un sexe qui serait donné, "naturel", le genre est d’abord et avant tout une représentation : de soi et des autres. La distinction est particulièrement importante pour les personnes "trans" dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe biologique.
 
Toute la question serait de savoir si l’identité d’une personne se construit à partir de son appartenance de genre, ou si ce n’est qu’un aspect parmi d’autres. La réponse est sans doute variable selon les individus, leur histoire, et la plus ou moins grande liberté d’affirmation qui leur a été laissée : sous l’humiliation et la contrainte, certaines personnes peuvent réaffirmer avec plus de force leur appartenance au genre auquel elles s’identifient.
 
 

Hétérocentré / hétéronormé

On dit d’une société ou d’une pensée qu’elle est hétéronormée quand elle considère que l’hétérosexualité va de soi, et devrait s’imposer à tout le monde. C’est le cas de la quasi-totalité des sociétés contemporaines. Les hétérosexuel-le-s sont plus nombreux-ses que les homosexuel-le-s, bisexuel-le-s et trans, source de bien des malentendus. Cela commence par le fait d’imaginer que tout le monde serait hétérosexuel comme eux le sont, continue par la croyance que "la" norme (à tous points de vue : social, historique, religieux, biologique…) serait l’hétérosexualité, et se termine par le rejet de toute autre orientation sexuelle, autrement dit, par l’homophobie. Une des bases fondamentales de la norme hétérosexuelle est de considérer l’hétérosexualité comme naturelle et, donc, peu susceptible d’être remise en cause.
 
La norme hétérosexuelle est le plus souvent nourrie par l’entourage, mais aussi par les médias (cinéma, télévision, presse…). Elle est également défendue par certain-e-s hommes et femmes politiques, qui s’opposent au mariage ou à l’adoption pour les personnes LGBT. Dans la publicité, force est de constater que la famille hétérosexuelle avec deux enfants est le schéma proposé de façon quasi systématique. Au cinéma, dans la littérature… on rencontre peu de personnages LGBT. Celui ou celle qui ne se conforme pas à cette norme risque donc d’être marginalisé-e.
 
 

Homoparentalité et adoption des couples homosexuels

Mot-valise formé à partir de "homosexuel" et "parentalité". L’homoparentalité désigne le fait, pour des personnes homosexuelles, d’être ou de devenir parent, d’une manière ou d’une autre. La situation peut faire suite à une adoption, ou être le fait de personnes à un moment donné en couple hétérosexuel. Elle peut nécessiter le recours à une personne extérieure : insémination artificielle, mère porteuse dans les pays où c’est légal, etc. – dans la mesure où un couple d’hommes ou de femmes ne peut concevoir d’enfant sans participation extérieure.
Si le terme englobe des situations très différentes, l’hostilité d’une partie de la population, voire de l’Etat, repose sur des idées simplistes : les homosexuel-le-s, notamment masculins, sont alors considérés comme une "mauvaise influence" pour les enfants ou supposés trop égoïstes pour faire de bons parents. Ceci explique que de nombreuses difficultés sont faites aux homosexuels dans ce domaine : les décisions de justice lors de divorces pénalisent presque toujours le parent LGBT ; les couples et les individus subissent souvent un refus d’agrément de l’administration pour les adoptions ; le parent non biologique n’a aucune existence légale et aucun droit reconnu.
 
Il s’agit d’un domaine dans lequel les personnes homosexuelles et trans subissent une discrimination d’État. Seuls les pays ayant ouvert le mariage (ou une forme d’union civile équivalente en termes de droits) aux homosexuels reconnaissent l’égalité de tous dans le droit à être parent : Canada, Belgique, Espagne, Pays-Bas, Suède, Royaume-Uni, Danemark, Uruguay, et certains États américains et australiens. Le Portugal fait exception, qui autorise le mariage, mais non l’adoption. En France, on dénombrerait environ 100 000 familles concernées, en dehors de tout soutien légal.
 
La plupart des études ne montrent pas de différence, en termes d’équilibre psychologique et d’orientation sexuelle, chez les enfants ayant grandi dans des familles homoparentales. En outre, les difficultés pratiques qu’un couple homosexuel rencontre – en dehors des résistances sociales – pour avoir un enfant font qu’il faut une très forte motivation

Homosexualité

Une personne homosexuelle est une personne qui éprouve des sentiments amoureux ou de l’attirance envers des personnes du même sexe (une femme pour des femmes, un homme pour des hommes). Le mot "homosexuel" date du XIXe siècle. Il a le défaut d’insister sur l’aspect sexuel, alors qu’il peut aussi s’agir de sentiments. C’est pour cela que les mots "lesbienne" et "gay" sont de plus en plus utilisés.
 
L’homosexualité recouvre des réalités très différentes, non seulement suivant les pays ou les époques, mais même actuellement en France. Une personne peut se définir comme homosexuelle sans avoir eu la moindre relation physique avec des personnes du même sexe. A l’inverse, certaines personnes se définissant comme hétérosexuelles peuvent avoir occasionnellement des relations physiques avec un partenaire de même sexe.
 
Mais une chose est certaine : partout dans le monde, même dans les pays où la loi les interdit et les punit, et à toutes les époques, les pratiques que nous qualifions d’homosexuelles existent. 

Les mots et concepts à connaître

Vous trouverez ci-dessous quelques mots les mots et concepts, classés par ordre alphabétique, à connaitre liés à l’orientation sexuelle, pour les jeunes (et moins jeunes !)  lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, transsexuel-le-s et curieux . . . Certains concepts font l’objet d’un dossier complet, aussi pour plus d’exhaustivité reportez-vous aux rubriques dédiées:
 
 

Lesbienne / Saphisme

Une lesbienne est une femme homosexuelle, qui éprouve des sentiments amoureux ou de l’attirance pour des femmes. Même avant toute expérience, on peut se découvrir lesbienne. Cela n’a rien à voir avec un comportement ou une apparence de "garçon manqué" (voir clichés). Une lesbienne est simplement une femme qui aime des femmes… Si l’on se pose des questions sur ses attirances, rien ne presse : c’est la vie et le passage du temps qui apporteront des réponses, et ces réponses elles-mêmes peuvent varier au cours de la vie.
 
Le mot "lesbienne" ainsi que le mot "saphisme" (fait d’être lesbienne) proviennent du nom de la poétesse grecque Sappho, qui vivait sur l’île de Lesbos vers le VIe siècle avant J.C. et a chanté l’amour des femmes pour d’autres femmes. L’utilisation du mot "lesbienne" pour désigner une femme homosexuelle date du XIXe siècle, ce mot est donc récent, mais l’allusion à Sappho est importante : elle montre qu’il y a toujours eu, partout dans le monde, des femmes homosexuelles.

LGBT : Lesbienne, Gay, Bi, Trans.

Sigle utilisé pour désigner l’ensemble des personnes non strictement hétérosexuelles, en faisant la somme des lesbiennes (d’où le L), des hommes homosexuels ou gays (G), des bisexuel-le-s (B) et des trans (T). On y rajoute de plus en plus fréquemment les personnes se définissant comme queer (on ajoute un Q), celles qui sont intersexuées (I – il en est question dans l’article androgynie), voire celles qui "se posent des questions" (Q pour "questionning" en anglais).
 
L’association entre personnes homosexuelles et trans, même si l’expérience de vie est différente (les un-e-s revendiquent une orientation sexuelle souvent mal vue, les autres une identité de genre qui leur est refusée), provient de l’expérience d’un rejet commun. Les personnes "homophobes" ne font aucune distinction entre les uns et les autres, ne voyant qu’une seule et même déviance par rapport à la norme sexuelle. L’amalgame fait partie de l’homophobie et de la transphobie

Marche des fiertés LGBT (Gay pride)

Le premier mouvement de rébellion populaire de personnes LGBT a eu lieu aux États-Unis, à New York, en 1969. La police avait fait une descente au bar Stonewall, fréquenté par des gays, et une confrontation avait éclaté. Depuis, chaque année, dans plusieurs pays, a lieu la gay pride (intitulée "Marche des fiertés LGBT" en France depuis le début des années 2000) pour se remémorer cette nuit de juin à l’issue de laquelle des hommes, des femmes et des trans se sont battu-e-s pour se faire respecter.
En France, la marche a lieu dans différentes villes, tout au long des mois de mai, juin, juillet. Elle rassemble des associations, des citoyen-ne-s, des familles, des hétéros, des homos, réunis tous ensemble dans la rue pour revendiquer l’égalité des droits – accès au mariage, changement d’état civil facilité pour les trans, droit à l’adoption, pour lutter contre le sida et les IST – droits des malades, prévention -, le tout de façon festive. À Paris, elle réunit chaque année quelque 500 000 personnes.

Orientation sexuelle

L’orientation sexuelle désigne le désir des personnes, et non pas leur identité sexuelle ou de genre. Elle n’est pas liée au sexe biologique (le fait d’avoir un vagin ou un pénis) ou au genre : une femme peut être lesbienne, bi ou hétérosexuelle, un-e trans peut être hétérosexuel-le, bi ou homosexuel-le, et un homme peut être attiré par des personnes du même sexe que lui, ou du sexe opposé, ou par les deux.
L’orientation sexuelle est intime – elle ne se lit pas sur le visage d’une personne – et n’est pas forcément figée : en fonction des rencontres et des étapes de sa vie, on est plus ou moins attiré-e par tel ou tel type de personne, ou par des individus en particulier. L’orientation amoureuse n’est pas l’orientation sexuelle, mais elles peuvent aussi être liées : on peut aimer et désirer une personne ; on peut éprouver des sentiments sans avoir de désir sexuel, ou au contraire être attiré-e par une personne sans en être amoureux-se.
 
 

PACS : PActe Civil de Solidarité

Le terme est une contraction de "PActe Civil de Solidarité." C’est un contrat juridique qui lie deux personnes, quel que soit leur sexe. Il a été créé par une loi votée en 1999. Elle visait à donner un statut et des droits aux couples non mariés, en répondant à l’époque principalement à la demande des couples de même sexe qui n’avaient aucune forme de reconnaissance de leur union par la société, et aucun droit. 

 
Ce vote faisait suite à des années de lutte, menée par quelques députés ou sénateurs de gauche et des associations de défense des gays et lesbiennes ou de lutte contre le VIH. Ce combat est à replacer dans le contexte dramatique du développement de l’épidémie dans les années 1980 et 1990 et des difficultés éprouvées par exemple en matière d’assurance maladie ou de maintien dans le logement du partenaire d’un malade décédé. Contrairement aux prévisions initiales, le pacs a aussi été adopté par les couples hétérosexuels, qui y ont vu un choix supplémentaire entre l’union libre et le mariage. Il est vécu soit comme une étape intermédiaire ou d’« essai » avant le mariage, soit comme une alternative plus flexible. En 2009, 10 ans après le vote de la loi, il y a eu 166 000 pacs pour 256 000 mariages, et leur nombre continue de croître rapidement. 95 % environ des pacs ont été contractés cette année là par des couples hétérosexuels : il n’est plus depuis longtemps une spécificité homosexuelle.
 
Le statut actuel du pacs donne un certain nombre de droits en matière de couverture sociale (accès à l’assurance maladie…), de logement (maintien possible du contrat de location en cas de départ ou décès du partenaire locataire), et en matière fiscale.
Il ne permet pas aux couples de même sexe d’adopter ensemble ou d’avoir recours à une procréation médicalement assistée, l’héritage et autres droits liés au décès d’un-e des partenaires sont partiellement reconnus, sans être les mêmes que dans un mariage. Une trentaine de pays (ou d’États des États-Unis) dans le monde, dont 15 pays européens sur les 27 de l’Union Européenne, ont des statuts de nature comparable, le premier à le voter ayant été le Danemark en 1989. 

Queer

Le mot anglais “queer” a connu un succès considérable dans les années 1990, bien au-delà des seuls pays de langue anglaise. À une époque de division entre lesbiennes, gays, bisexuel-le-s et trans, le terme voulait regrouper toutes les personnes subissant une discrimination en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, avec une forte dimension antisexiste et antiraciste. Autrement dit, se revendiquer queer était un geste politique et social, faisant d’une vieille insulte un motif de fierté.

 
Le mot est ancien et signifie en anglais quelque chose entre "bizarre", "étrange" et "malade". Il a été utilisé comme insulte désignant les homosexuels masculins au XXe siècle, et réapproprié par des homosexuels "virils" qui voulaient se distinguer des fairies ("tantes", ou homosexuels efféminés), avant d’être éclipsé par gay. Sa résurrection récente a un sens beaucoup plus universel, puisqu’il embrasse l’ensemble de l’arc-en-ciel LGBT, y compris les hétérosexuels efféminés. Le problème du terme "queer" est la difficulté à lui trouver des équivalents dans d’autres langues. En outre, il n’est ni simple à comprendre ni aisé à prononcer, à la différence de gay, par exemple. Ce n’est pas le moindre paradoxe pour un mot à la vocation universelle.

Transgenre, transidentité

Expression intime d’une personne qui considère que le genre attribué à sa naissance en fonction de son sexe est une description fausse ou incomplète d’elle-même 

 
On emploie le terme "trans" pour signifier un processus ou un état de changement. Il est utilisé pour parler des personnes dont l’identité de genre est en contradiction avec leur sexe biologique. Il regroupe les personnes transgenre et les personnes transsexuelles.
 
Une personne transgenre veut que son apparence reflète son identité de genre, sans aller jusqu’à se faire opérer pour cela. Cela passe par le port de vêtements ou d’objets traditionnellement attachés à un genre (par exemple, talons et boucles d’oreille pour les femmes, cravate pour les hommes, etc.). A ce stade, on parle de travestissement. C’est la prise d’hormones qui va modifier l’apparence physique (pilosité plus grande pour les femmes, cheveux et ongles poussant plus vite pour les hommes). Les personnes transgenres ne se définissent pas forcément comme des garçons ou des filles, ne voulant pas forcément être enfermées dans une catégorie ou un comportement.