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 d’ADHEOS

Signée en décembre dernier, l’abrogation de la loi «Don’t ask, don’t tell» dans l’armée américaine entre officiellement en vigueur aujourd’hui. Après 18 ans d’une législation controversée, les militaires gays et lesbiennes pourront servir leur pays sans dissimuler leur homosexualité

 
  Après des mois de débat, c’est aujourd’hui qu’a officiellement été abrogée aux Etats-Unis la loi dite «Don’t ask, don’t tell» («ne rien demander, ne rien dire»), entrée en vigueur en 1993 et obligeant les militaires gays et lesbiennes à dissimuler leur homosexualité sous peine de renvoi.
 
 
Le Pentagone s’est ainsi dit «prêt» à accueillir dans l’armée des hommes et des femmes ouvertement homosexuels après 18 ans d’une législation controversée.
 
14.000 soldats renvoyés
La nouvelle loi est entrée vigueur sans fanfare. Le secrétaire à la Défense Leon Panetta et le plus haut gradé américain, l’amiral Mike Mullen, doivent tenir une conférence de presse mardi après-midi mais aucune cérémonie officielle n’est prévue pour marquer l’événement. L’amiral Mullen s’est en tout cas félicité de l’abolition de la loi, affirmant que les militaires homosexuels n’auront plus à «mentir sur ce qu’ils sont».
 
Depuis 1993, la loi «Don’t ask, don’t tell» a conduit au renvoi de quelque 14.000 soldats en raison de leur homosexualité, selon des sources associatives. Après des années d’activisme des associations, de procès pour discrimination et une promesse de campagne de Barack Obama, le Congrès l’a finalement abrogée en décembre (lire article).
 
Neuf mois
Des personnalités telles que la chanteuse Lady Gaga, fervente militante de la cause homosexuelle, sont montées au créneau pour réclamer l’abolition de cette loi (en savoir plus). De leur côté, certains élus, essentiellement républicains, et certains hauts gradés de l’armée comme le patron des Marines, le général James Amos, craignaient que cela nuise à l’efficacité des soldats au combat.
 
Pour ne rien brusquer, il a été convenu que la loi n’entrerait en vigueur qu’une fois l’armée prête à un tel changement. Cela aura pris neuf mois. Entre-temps, la quasi-totalité des 2,3 millions de militaires d’active et de réserve, dont une majorité était favorable à l’abrogation du tabou gay dans l’armée, ont été «formés» à l’idée d’accueillir des personnes reconnaissant leur homosexualité.
 
Un pas vers le mariage des homos?
Les associations espèrent voir dans l’abrogation du tabou gay un premier pas vers l’autorisation du mariage des homosexuels, actuellement reconnu dans seulement six des 50 Etats et dans la capitale Washington.
 
«Aux Etats-Unis et peut-être dans le monde entier, les militaires ont tendance à être l’une des institutions les plus conservatrices de la société», estime Zeke Stokes, porte-parole d’une association de défense des droits des militaires. Selon lui, «dans chaque pays où le mariage homosexuel est légal, la possibilité de servir dans l’armée sans avoir à cacher ses préférences sexuelles l’a précédé».