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 d’ADHEOS

A partir de 2023 à Fribourg (Bade-Wurtemberg), lors du baptême de l’enfant d’un couple homosexuel marié civilement, son parent non biologique (le cas échéant, les deux) sera inscrit dans les registres comme « personne ayant la garde », comme parents adoptifs dans un couple hétérosexuel, selon une décision publiée le 9 août par ce diocèse.

En cas de gestation pour autrui (GPA), l’archidiocèse prendra une décision individuelle. Les personnes transgenres qui changeront de sexe à l’état civil, avec ou sans opération, verront leur sexe officiel indiqué en marge de l’acte de baptême, sans que leur sexe à la naissance soit barré.

« Il fallait faire des dispositions légales qui réagissent à l’évolution de la société », argumentait le père Thorsten Weil, vicaire judiciaire de Fribourg. Fait, « le droit canonique donne des réponses éparses qui ne répondent pas à toutes les questions actuelles », raconte le père Ludovic Danto, canoniste à l’Institut catholique de Paris (ICP). Transcrire l’homoparentalité dans les registres ne pose pas de problème à ses yeux : « Un registre ne rapporte qu’un fait »explique-t-il, faisant la distinction avec l’accompagnement des personnes homosexuelles, « une décision pastorale ».

Fin 2018, la Conférence des évêques de France a proposé de remplacer la ligne « fils/fille de » sur les actes de baptême par « noms et prénoms des parents ou autres titulaires de l’autorité parentale ». Tous les diocèses n’ont pas adopté cette formulation, signe que la question est partagée. L’Eglise de France ne s’est pas penchée sur l’inscription des changements de sexe dans les registres. « C’est plus compliqué, parce que ça interroge la façon dont l’Église pense la relation entre l’homme et la femme », commente le Père Danto. La décision allemande serait-elle sortie des clous ? Pas nécessairement : « Ce n’est pas la même chose si vous biffez l’acte et si vous rajoutez juste une annotation en marge, comme à Fribourg. »