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 d’ADHEOS

La présentatrice télé égyptienne doit être jugée pour diffamation et fausses informations après avoir dénoncé les activités d’un hammam public, où 26 hommes avaient été ensuite été arrêtés et accusés à tort de "débauche", a indiqué un responsable mardi.
 
Les 26 hommes, interpellés le 7 décembre, avaient été accusés d’avoir organisé ou participé à des "orgies homosexuelles" dans ce hammam du centre du Caire, avant d’être finalement acquittés le 12 janvier, un verdict sans précédent dans un pays où être gay est globalement mal perçu.
 
Les images de la descente policière avaient été diffusées sur une chaîne privée, montrant les prévenus à moitié nus, portant seulement leurs sous-vêtements ou une serviette autour de la taille. La journaliste qui a filmé la scène, Mona Iraqi, s’était targuée d’avoir dénoncé l’établissement à la police.
 
Des organisations de défense des droits de l’Homme avaient dénoncé la diffusion de ces images par la chaîne, ce à quoi la présentatrice avait répondu sur sa page Facebook qu’il ne s’agissait pas de s’en prendre à l’homosexualité mais d’une "émission sur le trafic sexuel masculin et la propagation du sida en Egypte".
 
Un responsable du bureau du procureur a déclaré mardi que Mme Iraqi allait être jugée dans deux procès – l’un pour diffamation à l’encontre des 26 hommes et diffusion de fausses informations, et l’autre pour décider du sort de son émission.
 
"Le procès pour décider d’un arrêt de son émission s’ouvre le 1er mars et le second le 4 avril", a dit ce responsable. Les poursuites ont été engagées après une plainte déposée par un avocat représentant des familles de certains des 26 hommes, a-t-il précisé.
 
Si la loi égyptienne n’interdit pas formellement l’homosexualité, plusieurs personnes ont été condamnées ces dernières années pour avoir pris part à des fêtes rassemblant des homosexuels. Ces affaires ont défrayé la chronique dans des médias égyptiens toujours prompts à les dénoncer.
 
Les autorités égyptiennes sont accusées d’avoir intensifié leur répression contre la communauté gay depuis l’arrivée au pouvoir de l’ex-chef de l’armée élu président, Abdel Fattah al-Sissi, qui avait destitué l’islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013. En septembre, l’organisation Human Rights Watch accusait ainsi les autorités d’avoir "à plusieurs reprises arrêté, torturé et détenu des hommes soupçonnés de conduite homosexuelle".