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 d’ADHEOS

Près des deux tiers des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transsexuels vivant dans l’Union européenne n’osent pas tenir leur partenaire par la main en public, assure vendredi 17 mai, à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie, l’Agence des droits fondamentaux de l’UE (FRA). "La peur, l’isolement et la discrimination sont des phénomènes courants" dans cette communauté, dite LGTB, déclare dans un rapport le directeur de la FRA, Morten Kjaerum, soulignant qu’il est temps de promouvoir et de protéger ses droits fondamentaux.
 
Selon les résultats d’une enquête en ligne réalisée par l’agence dans tous les États membres de l’Union et en Croatie, qui doit entrer dans l’UE en juillet, deux personnes sur trois ayant répondu à l’enquête ont peur de s’afficher en public. Parmi les gays, ils sont près des trois quarts à avoir peur.
 
Près de 30 % des 93 000 participants à cette étude ont été victimes de violences ou d’agressions au cours des cinq dernières années. Parmi eux, 30 % des 7 000 transsexuels ont dit avoir été agressés physiquement ou menacés de violences plus de trois fois ces 12 derniers mois.
 
AGRESSIONS VERBALES ET PHYSIQUES
 
Même dans des pays généralement tolérants envers cette communauté, certains se sentent victimes de discriminations et sont régulièrement agressés verbalement. "Il s’agit surtout d’agressions verbales, de la part de jeunes", explique un homosexuel habitant en Belgique cité dans le rapport. Aux Pays-Bas, premier pays au monde à avoir légalisé le mariage entre homosexuels, en 2001, près de 20 % des participants à l’enquête ont assuré avoir été l’objet de discriminations dans l’accès à des services comme les soins, la recherche d’un appartement, les sorties, les clubs de sport et à la banque.
 
La France se situe très légèrement sous la moyenne européenne (31 %). En avril, la violente agression d’un couple homosexuel à Paris avait fait la Une de nombreux médias internationaux, après la diffusion sur les réseaux sociaux du visage tuméfié de l’une des deux personnes agressées.
 
Les victimes se tournent rarement vers la police : "je suis réticent à rapporter quelque chose qui indiquerait que je suis gay, car je sais que la police va tout rejeter", explique un Français de 42 ans.
 
Souvent, les discriminations commencent dès l’école, souligne la FRA : deux personnes sur trois y ont caché leur orientation sexuelle et ont été la cible de commentaires ou de comportements négatifs. "Les insultes constantes étaient insupportables et très peu de mesures étaient prises par les professeurs contre les harceleurs", a raconté un gay de 25 ans habitant à Malte, également cité dans le rapport.