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 d’ADHEOS

Le site du quotidien rapporte les traitements humiliants et les terribles conditions de détention pour les hommes en détention au Cameroun pour homosexualité. Deux d’entre eux sont jugés aujourd’hui.
 
Aujourd’hui à Yaoundé doit se tenir le procès en appel de Jonas et Franky, deux jeunes Camerounais âgés de 19 et 20 ans, accusés d’avoir eu des rapports sexuels ensemble. Un troisième accusé, interpellé avec eux, n’a bénéficié d’une liberté provisoire que parce qu’il a pu payer directement l’amende. Le site du Monde raconte aujourd’hui le calvaire de ces jeunes présumés gays.
 
Une journée sur le caniveau
Avec notamment le témoignage glaçant d’une codétenu de Franky qui raconte comment celui-ci aurait été «passé à tabac par plusieurs gardiens de prison qui le traitaient de pédé parce qu’il avait des tresses sur le crâne», puis molesté pendant que des gardiens lui rasaient le crâne, puis «enchaîné une main au pied» et finalement placé «assis à l’intérieur du caniveau d’où passent les crachats et toutes les autres immondicités du quartier des malades de la prison», où il serait resté une journée entière sous le soleil, sans eau ni nourriture.
 
Les deux hommes sont en prison depuis un an, lorsqu’ils avaient été surpris en train d’avoir des rapports sexuels à bord d’un véhicule sur la voie publique dans le quartier d’Essos à Yaoundé (lire article). Il faut rappeler qu’en Afrique, pour les homosexuels, il est souvent difficile de trouver un lieu suffisamment intime pour avoir des rapports sexuels en toute sécurité… En première instance, ils avaient été condamnés pour «faits d’homosexualité» à une amende et cinq ans de prison ferme, la peine maximale pour ce type de pratiques.
 
Durcissement de la loi
Le premier jugement, de plus, est considéré comme particulièrement sévère, voire «bâclé» par un juge particulièrement homophobe: il «avait pris plaisir à s’attarder sur le détails des attouchements que les accusés pratiquaient, les perruques qu’ils portaient, et le Baileys qu’ils consommaient, une boisson jugée féminine», déclare la présidente d’Avocats sans frontières Suisse (ASF), «dont la mission est de couvrir chaque procès pour crime d’homosexualité au Cameroun», rapporte l’article.
 
Et Le Monde de rappeler que la loi pourrait encore se durcir contre les homosexuels au Cameroun, en passant de cinq à quinze ans de prison pour homosexualité en cas de «circonstances aggravantes» (lire article). Le combat des associations ASF, Human Rights Watch, ainsi que celui des locales Alternatives-Cameroun, et Adefho, semble loin d’être terminé.