«Ecran de fumée ou tentative désespérée de détourner l’attention sur autre chose» que la division de son parti selon GayLib: l’UMP appelle désormais à aller dans la rue pour lutter contre le projet de loi.
Jean-François Copé a fait un pas de plus contre le projet de loi du gouvernement contre le mariage pour tous. Non content d’avoir critiqué l’accueil fait par les députés aux représentants religieux la semaine dernière, il appelle désormais à l’affrontement frontal, dans la rue, contre l’ouverture du mariage et de l’adoption.
«Sectarisme» et «mépris»
Hier devant 400 militants UMP à Nancy, il a annoncé que l’UMP participerait à la «manifestation nationale le 13 janvier» à Paris contre le projet, annoncée à la mi-novembre par des associations conservatrices. «Pour faire entendre la voix des Français que François Hollande refuse d’écouter, nous serons le 13 janvier à Paris, pour une manifestation nationale». «Le sectarisme et le mépris de la gauche, ça suffit!», a déclaré le député-maire de Meaux, leader contesté de son parti.
«Au cours des derniers jours, la gauche a aussi profité de la cacophonie pour continuer son passage en force sur un projet qui divise profondément la société française: la remise en cause des fondements de la famille, à travers le mariage et l’adoption par les couples homosexuels», a-t-il continué. «Les auditions organisées par les députés socialistes sont un simulacre de débat. On interroge uniquement des experts favorables à ce projet. On refuse d’écouter les opposants. Et quand on reçoit les responsables des grandes religions, on leur donne cinq minutes de parole avant de les noyer sous les mises en cause les plus grotesques! Je vous annonce que l’UMP va ouvrir elle-même le grand débat national que le gouvernement de gauche refuse de lancer! Oui, nous allons informer les Français sur la teneur de ce projet et sur ces conséquences», selon lui (lire son discours).
GayLib appelle à la sérénité
Ces propos ont fait réagir, et notamment les associations. «La gabegie continue!» a dénoncé GayLib, le groupe homo de l’UMP. «Ecran de fumée ou tentative désespérée de détourner l’attention sur autre chose que le sujet qui occupe les médias et les sympathisants malgré eux, en liant dans la même période un projet de loi qui constitue une avancée sociétale indéniable et un agenda interne dans une quête de légitimité politique», analyse Catherine Michaud, sa présidente, dans un communiqué.
«Il est temps de se reprendre», continue-t-elle, en se réjouissant que «la représentation nationale continue son travail de concertation sur ce texte de loi». GayLib «demande que le débat puisse se poursuivre la sérénité», «alors que l’UMP continue, déclaration après déclaration, de se déliter aux yeux ébahis des militants». (…)
- Source TETU