NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

Ils étaient une soixantaine devant le lycée catholique Jean-Paul II de Compiègne. Jeudi 6 avril en fin de matinée, de jeunes manifestants pour la cause LGBTQIA+ (Lesbiennes, gays, bisexuels(elles), trans…) se sont postés devant l’établissement pour dénoncer la censure dont deux films ont fait l’objet.

La direction du lycée n’a pas autorisé les professeurs à emmener leurs élèves voir les films Simone, le Voyage du Siècle, et Rafiki. Dans les deux cas, les histoires racontées dans le film ne correspondent pas aux valeurs religieuses de l’établissement.

Le film Rafiki et le biopic sur Simone Veil censurés

Pour le film Rafiki, c’est l’histoire d’amour entre deux femmes au Kenya qui pose problème. Comme l’aurait déclaré la direction de l’établissement à Mediapart : «On en voit partout comme si c’était devenu la norme. Or, ça reste une minorité et heureusement pour notre Humanité.»

Pour Simone Veil, c’est la partie sur l’IVG (interruption volontaire de grossesse) qui pose problème. L’établissement «prône la vie et non la mort», aurait répondu le directeur à Mediapart. Les images de la Déportation, difficiles à supporter pour les âmes les plus sensibles, seraient également à l’origine de cette interdiction.

C’est pour cette raison qu’un groupe de lycéens venu de Pierre-d’Ailly et d’ailleurs, rejoint par une poignée d’étudiants de l UTC, ont manifesté devant l’établissement catholique. «L’interdiction d’aller voir Rafiki, c’est refuser de voir une réalité faite de discrimination et de souffrance dont des millions d’êtres humains sont victimes dans le monde. Et non pas quelque chose qu’il ne faut pas “banaliser” comme l’a affirmé le proviseur», dit un tract distribué aux passants.

Un affrontement idéologique

L’avenue du 25ème RGA était fermée à la circulation, le temps de la manifestation. Etienne Ancellin, directeur du lycée Jean-Paul II, Florent Balaine, responsable de l’enseignement supérieur et du lycée professionnel, ainsi que des parents d’élèves de Jean-Paul II étaient chargés d’assurer un cordon pour permettre l’entrée des lycéens qui revenaient de leur cours de sport. Et aussi d’assurer leur sortie vers midi.

C’est à ce moment que la manifestation a viré à l’affrontement idéologique. Des lycéens de Jean-Paul II se sont positionnés face aux manifestants LGBTQIA+, chacun d’un côté de l’avenue. Les deux clans ont fait face en scandant des slogans.

Des élèves : «Nous avons essayé de comprendre le pourquoi de cette censure. On ne nous a pas répondu»

Le directeur de Jean-Paul II a demandé aux plus motivés de ses élèves de faire preuve de discernement, quand quelques-uns ont entamé une Marseillaise.

Interrogé sur cette manifestation devant son établissement, celui-ci n’avait rien à déclarer. «L’inspection des services académiques doit venir dès mardi, vu que nous sommes un établissement sous contrat», dit-il.

D’autres élèves de Jean-Paul II, plus mesurés, comprenaient les raisons de cette manifestation. Ils confirmaient l’interdiction des deux films. «Nous avons essayé de comprendre pourquoi, mais on ne nous a pas répondu», conclut une lycéenne.

 

SOURCE : oisehebdo.fr