NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

Deux hommes ont dû comparaître devant la justice accusés d’avoir eu des «relations sexuelles contre nature». La République turque de Chypre du Nord tarde à abroger une loi de 1929 qui condamne la sodomie à 5 ans d’emprisonnement.
 
En Turquie comme en République de Chypre, l’homosexualité ne tombe pas sous le coup de la loi. Mais la République turque de Chypre du Nord, située sur la partie nord de l’île chypriote et qui depuis sa création en 1983 n’a jamais été reconnue par la communauté internationale, est un cas à part.
 
«Relations sexuelles contre nature»
Dimanche 29 janvier, deux hommes actuellement incarcérés à la prison centrale de Nicosie ont dû comparaître devant la justice, accusés d’avoir eu des «relations sexuelles contre nature». C’est la troisième fois en huit mois que le cas se présente, rapporte BBC News.
 
Pour justifier ces arrestations, la République turque de Chypre du Nord se base sur une loi créée en 1929, quand l’île méditerranéenne était encore sous domination britannique. Cette loi, abrogée à la fin des années 1990 sur le territoire de la République de Chypre après un jugement de la Cour européenne des droits de l’homme, condamne la sodomie à 5 ans d’emprisonnement.
 
L’abrogation en attente
Le leader chypriote turc Dervis Eroglu avait assuré qu’il l’abrogerait. Or cette abrogation attend toujours d’être débattue au parlement malgré les incessantes demandes des lobbies LGBT, croit savoir BBC News. «Les récentes arrestations nous montrent que les LGBT peuvent être arrêtés à tous moments à cause de lois qui ont pourtant été jugées incompatibles avec les droits humains par la Cour européenne des droits de l’homme», réagit Reshat Shaban, de l’ONG Initiative Against Homophobia. Selon lui, certains médias locaux sont même allés jusqu’à publier des photos et noms de «suspects» malgré des audiences tenues à huis clos.
 
Marina Yannakoudakis, membre du groupe du Parlement européen chargé des relations avec la République turque de Chypre du Nord, affirme qu’elle met tout en œuvre pour que les choses changent: «Un moratoire doit absolument être mis en place et les hommes arrêtés doivent être relâchés sans plus tarder». Le député européen britannique Michael Cashman a quant à lui annoncé qu’il prévoyait de rendre visite à Dervis Eroglu pour l’«encourager à abroger cette loi périmée qui n’a pas sa place en Europe ou ailleurs dans le monde».