Quatre hommes accusés d’être homosexuels ont été inculpés après avoir été arrêtés à Yaoundé, portant à sept le nombre d’interpellations pour homosexualité enregistrées en moins d’un mois dans la capitale du Cameroun
Les arrestations pour homosexualité continuent au Cameroun. Après les trois hommes arrêtés le mois dernier (lire article), quatre nouvelles personnes soupçonnées d’être homosexuelles ont été inculpées à Yaoundé, la capitale politique du pays, a affirmé samedi leur avocat. «Tous les quatre ont été écroués vendredi après leur inculpation», a déclaré à l’AFP Me Michel Togué. «Le motif d’homosexualité a été retenu pour les quatre, en plus de celui d’outrage à la pudeur sur mineur pour deux d’entre eux», a-t-il ajouté.
Les personnes inculpées sont âgés de 17 à 46 ans, selon l’avocat. «Un homme a été arrêté à son domicile à Yaoundé le 10 août. Il affirme que quelqu’un est venu chez lui et lui a proposé de regarder en sa compagnie un film gay, ce qu’il accepté. Le visiteur lui a manifestement tendu un piège puisque la gendarmerie est venue l’interpeller alors que les deux regardaient le film», a expliqué Me Togué. «Trois autres hommes ont été arrêtés alors qu’ils lui rendaient visite pendant sa garde à vue. Au fur et à mesure qu’ils arrivaient, ils étaient entendus puis arrêtés à leur tour», a précisé l’avocat même si cette version des faits n’a pour l’instant pas pu être vérifiée auprès de la gendarmerie.
Cinq ans de prison
Le 25 juillet dernier, trois jeunes Camerounais avaient déjà été arrêtés par la police à Yaoundé avant d’être inculpés «de faits d’homosexualité»(lire article). Selon la police, ils avaient été surpris dans un véhicule pendant des rapports sexuels. Deux d’entre eux sont écroués depuis le 1er août à la prison Kondengui de Yaoundé tandis que le troisième comparaît libre. La demande de mise en liberté provisoire formulée par les deux autres a été rejetée le 23 août (en savoir plus). Le procès des trois a été ajourné au 27 septembre.
Pour rappel, la législation camerounaise interdit les pratiques homosexuelles. De fait, toutes les personnes arrêtées et inculpées risquent jusqu’à cinq ans de prison ferme. Selon des militants des droits des homosexuels, le gouvernement camerounais prépare une réforme de sa législation pénale pour durcir la répression des pratiques homosexuelles considérées comme un délit dans le pays.