Les arrestations ont eu lieu dans le sud-ouest du pays. L’un des hommes détenus a été frappé par la police jusqu’à ce qu’il dise être homosexuel.
Prison gayNouvelles arrestations au Cameroun. La nuit du 27 décembre, à Kumba (dans le sud-ouest du pays), quatre jeunes hommes se sont rendus chez un ami. En chemin, ils ont rencontré une personne «qui a l’habitude de leur demander de l’argent mais cette nuit aucun des quatre ne lui donnera ce qu’il demande», indique un communiqué signé par l’Association de défense des homosexuels (Adefho), Adolescents contre le sida (Sid’Ado) et le Collectif des familles d’enfants homosexuels (Cofenho).
«Plus tard (…) le jeune homme s’est mis à hurler, à appeler le voisinage, les alertant contre les homosexuels qui étaient en pleins ébats dans la pièce où nos quatre amis étaient couchés. La population accourut aussitôt, il s’ensuivit une violente bastonnade pour Gidéon, Léonard, Kelvin et Raphaël», âgés de 22 à 30 ans et tous étudiants, poursuit le texte des associations camerounaises.
«Battu par les policiers»
Le lendemain, Raphaël a été conduit au commissariat par son beau-frère, qui l’a présenté comme étant homosexuel – un délit passible de cinq ans de prison. «L’infortuné sera sévèrement battu par les policiers jusqu’à ce qu’il avoue que Kelvin, 30 ans, est son amant, explique encore le communiqué. Immédiatement après cet aveu, une descente est faite dans les domiciles de Kelvin, Gidéon et Léonard».
Les quatre hommes ont été emprisonnés au commissariat de Kumba du 28 décembre au 9 janvier, puis placés sous mandat de dépôt. «Ils ont également été confiés à un établissement hospitalier pour une anuscopie devant révéler qu’ils ont effectivement eu des pratiques sexuelles anales», soulignent les associations, qui précisent que les prisonniers sont «dans un état psychologique inquiétant».
Refuser les examens anaux
Le collectif appelle l’Ordre des médecins du Cameroun à «systématiquement refuser de pratiquer des examens anaux dans le but de déterminer si des individus ont des pratiques sexuelles anales». Plus largement, il proteste «vigoureusement contre toutes formes de tortures et traitement dégradants infligés aux personnes présumées homosexuelles dans les postes de police et/ou les centres hospitaliers».
Au Cameroun, la fin de l’année 2011 a été marquée par une hausse des arrestations d’homosexuels présumés rapportées. Roger, par exemple, avait été condamné, en avril, à trois ans de prison ferme dans la capitale Yaoundé. Son crime? Avoir envoyé un SMS à un autre homme (lire notre article). Le 27 janvier, le juge devrait se prononcer sur la procédure de liberté provisoire défendue par l’avocate Alice Nkom, présidente de l’Adefho.
- Source TETU