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 d’ADHEOS

 L’affaire qui met en cause deux Camerounais et un Australien accusés d’homosexualité traîne en longueur. «Le dossier devrait déjà être classé» estime leur avocate, interrogée par TÊTU, alors qu’une autre dénonciation pour homosexualité a donné lieu à l’arrestation d’un quinquagénaire.
 
  Me Alice Nkom (ci-contre) ne cache pas son exaspération. En mars dernier, ses trois clients (deux Camerounais et un Australien) ont été arrêtés pour homosexualité dans le hall d’un hôtel de Douala, capitale économique du Cameroun (lire article). Une affaire qui ne semble pas près de trouver un épilogue.
 
 
Le procureur multiplie en effet les renvois. Motif? Il exige la présence de tous les accusés. Une gageure. L’Australien John était de passage et s’en est retourné vivre dans son pays. Stéphane, lui, a plié bagages pour la France, où il demande l’asile avec l’aide du comité de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie (Idaho) de Louis-Georges Tin. Quant à Jean-Jacques, originaire de Yaoundé, première ville camerounaise, il se terre.
 
Guet-apens contre un chef de village
«Le dossier est tellement tordu et il y a eu tant de violations qu’il ne tient pas. Le procureur aurait dû les libérer et classer l’affaire sans suite dès le départ», commente l’avocate, présidente de l’Association pour la défense de l’homosexualité (Adefho). Le prochain rendez-vous avec la justice est prévu le 6 décembre pour comparution des victimes et les débats. «Mais il n’y a pas de victime…», souligne Me Alice Nkom.
 

Le climat n’est décidément pas favorable aux gays dans ce pays d’Afrique centrale. Le quotidien camerounais Le Jour relate l’arrestation fin août d’un chef de village de Mpalla (dans le sud) pris dans un véritable guet-apens pour le confondre en pleine relation homosexuelle. Le jeune homme convoité par le quinquagénaire l’a piégé avec l’aide de la Direction générale de recherche extérieure (DGRE). Avant que la relation sexuelle ne soit consommée, le notable a été arrêté et conduit -menotté et nu – dans les locaux de la DGRE, où il a confessé les faits qui lui étaient reprochés. Il devait être présenté au procureur vendredi 3 septembre selon le journal qui rappelle que s’il est reconnu coupable d’homosexualité, il risque une amende, et un emprisonnement allant de 6 mois à 5 ans de prison ferme