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 d’ADHEOS

Depuis une attaque, en 2014, des policiers gardent l’entrée de Merlinka, la déclinaison bosnienne du festival du film queer créé à Belgrade, et qui a essaimé dans plusieurs autres villes de la région. 
 
«Les policiers gâchent un peu l’ambiance, mais je comprends que leur présence est nécessaire», constate Vanja Lasic. La gérante du Kriterion, petit cinéma d’art et d’essai du centre ville de Sarajevo, s’est dite fière d’accueillir cet unique festival queer de Bosnie-Herzégovine, pour sa quatrième édition, qui s’est déroulée vendredi et samedi. Le programme était modeste: une verrée, une poignée de films et un mini-concert, mais déjà un grand bol d’oxygène pour la petite communauté LGBT locale.
 
L‘attaque menée par un groupe de jeunes hommes encagoulés, qui avait fait trois blessés lors de l’édition 2014, n’a pas découragé les organisateurs et les spectateurs, toujours plus nombreux au rendez-vous. Depuis, la police locale dépêche une dizaine d’hommes pour protéger le cinéma.
 
Menace constante
 
«C’est normal que les gens aient peur d’organiser un événement comme celui-ci, déclare un jeune participant à Balkan Insight. Nous sommes sous la menace constante de hooligans, d’homophobes et d’extrémistes religieux.» Certains sont venus de l’entité serbe de Bosnie pour profiter d’un peu d’oxygène. «A Sarajevo au moins, il y a quelques clubs qui peuvent être vus comme gay-friendly. Chez moi à Banja Luka, tout ce qu’on peut dire c’est que notre présence est tolérée dans certains cafés et c’est tout.»
 
Selon une enquête menée l’an dernier, 75% des LGBT bosniens ont subi des violences psychologiques et 20% des abus physiques. «Année après année, un nombre croissant de personnes déclarent avoir subi des agressions à cause de leur oreintation sexuelle», confirme Emina Bosnija, de l’Open Center de Sarajevo, groupe qui met sur pied Merlinka.