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 d’ADHEOS

Neuf mois après son adoption par le gouvernement de Mariano Rajoy (Parti populaire), la loi supprimant quasiment le droit à l’avortement en Espagne a du plomb dans l’aile.
 
Le quotidien espagnol «El Mundo» est affirmatif ce samedi : la loi sur l’avortement «ne verra pas le jour». Citant des sources internes au gouvernement et au Parti populaire, le quotidien explique qu’«il n’existe aucun consensus interne sur cette loi et il sera difficile d’arriver à un accord». D’autres sources du journal sont encore plus radicaux : «Cette loi n’arrivera pas au Parlement».
 
Promesse de campagne du chef du gouvernement de droite Mariano Rajoy en 2011, le texte vise à restreindre fortement l’accès à l’avortement. D’après les termes de la loi, l’IVG n’aurait été autorisé qu’en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou en cas de viol ayant fait l’objet d’une plainte antérieure.
 
Si rien n’est encore confirmé, le secrétaire général du parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) évoque déjà une «première victoire» de son parti face à Mariano Rajoy. Et ce, à un peu plus d’un an des élections générales, l’équivalent des élections législatives françaises. Sur le site Internet du quotidien El Mundo, plus de 75 % des personnes se disent «satisfaites» que le gouvernement retire ladite loi.
 
La loi doit encore être votée par le Parlement
 
A la fin du mois de juillet dernier, le ministre de la Justice Alberto Ruiz-Gallardon, porteur de la loi, avait pourtant annoncé qu’elle serait soumise au parlement «avant la fin de l’été». Adoptée par le Conseil des ministres en décembre 2013, la loi doit encore être votée par le Sénat et le Congrès des députés, qui forment le Parlement.
 
Selon «El Mundo», le Parti populaire de Mariano Rajoy est divisé sur plusieurs points de la loi, notamment sur le fait qu’elle contienne une liste précise des malformations incompatibles avec la vie, qui justifierait l’accès à l’IVG. Le PP craint également une répercussion directe sur les prochaines élections, lui qui a perdu deux millions et demi de voix aux dernières Européennes.
 
L’adoption de cette loi par le Conseil des ministres espagnol a provoqué un tollé général en Espagne et dans toute l’Europe en janvier dernier. Selon un sondage publié par «El Pais» au début de l’année, 78 % des Espagnols rejettent le texte.