Le ministre du tourisme wallon, Paul Furlan, se dit prêt à développer une offre touristique gay en Wallonie. Il est même convaincu par l’intérêt de bichonner cette clientèle depuis qu’il a lu un dossier sur la Wallonie gay dans TÊTU.
Les touristes homos sont le bienvenu en Belgique. Ce n’est pas une découverte. Mais la région wallonne veut aller encore plus loin. Le ministre wallon du Tourisme, Paul Furlan, s’est dit prêt mardi à développer «de manière sérieuse et sans tabou» une offre touristique gay-friendly en Wallonie suite à une question posée par le député socialiste Daniel Senesael au cours d’un débat au parlement wallon. Un débat au cours duquel il a été question d’un dossier paru récemment dans… TÊTU (ci-dessus).
Le 14 mai dernier, à l’occasion de la Belgian Pride, la région bruxelloise a annoncé qu’elle souhaitait développer une offre touristique attractive pour les LGBT. Un marché important. En Belgique, on dit ainsi que 99% des couples gays «font au moins un city-trip par an», contre 56% pour le reste de la population. Et au cours de leur voyage, ils dépenseraient en moyenne entre 250 et 300 euros par jour.
«La Wallonie doit tout faire pour mieux accueillir les touristes gays»
Pour le député wallon Daniel Senesael, qui est gay et ne s’en cache pas, «la Wallonie devrait donc tout faire pour mieux accueillir ces touristes et satisfaire leur demande. Dans les offices du tourisme, on ne trouve pas de documentation sur les endroits branchés, les lieux où les gays peuvent se rendre sans être regardés de travers», explique Senesael.
Il poursuit: «développer le tourisme gay serait une occasion de montrer que la Wallonie est conviviale et lutte contre l’homophobie.» Mais le député est aussi conscient du risque de stigmatisation que cela représente. Pour lui, «une intégration harmonieuse devrait se faire naturellement, mais la phase de ghettoïsation est une étape par laquelle il faudra passer.»
«C’est un sujet qu’il faut traiter au-delà des caricatures»
Le ministre wallon du tourisme Paul Furlan (PS) s’est montré plutôt ouvert à ce sujet. «C’est un sujet qu’il faut traiter au-delà des caricatures», a-t-il précisé. Et de citer l’exemple liégeois. La ville dispose déjà d’un guide gay qui rassemble toutes les informations susceptibles d’intéresser la communauté LGBT. «D’autres villes, comme Mons, Charleroi et Namur pourraient s’en inspirer», a dit Paul Furlan.
Et le ministre d’ajouter: «les homosexuels sont intéressants sur le plan touristique, parce qu’ils ont un haut pouvoir d’achat et qu’ils ont un niveau culturel élevé. C’est donc une réflexion que nous pouvons avoir, d’autant plus que la Belgique est pionnière en matière de législation favorable aux gays et aux lesbiennes.»
Pour appuyer son intervention et souligner le potentiel du tourisme gay, le ministre a notamment fait référence à un dossier sur la Wallonie gay publié dans le numéro daté mars de TÊTU, Les Wallons se mettent en quatre (lire n°165). Paul Furlan va maintenant s’atteler à récolter toutes les informations nécessaires et rencontrer les représentants de la communauté homosexuelle wallonne afin de réfléchir au lancement d’une politique touristique spécifique
