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 d’ADHEOS

 
Après avoir écarté ces motifs, la justice a finalement reconnu le caractère homophobe du meurtre barbare d’Alexis Frumin en 2007. Durant le procès, les skinheads «n’ont montré aucun regret».

 
 
Quatre skinheads ont été condamnés mercredi soir par les assises des mineurs de la Marne à des peines allant de 14 ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat raciste et homophobe d’un jeune homme de 21 ans en juin 2007 à Reims. La cour a finalement accédé à la demande des parties civiles qui réclamaient la requalification des faits en «crime raciste et homophobe».

 
 
Barbarie
Les quatre hommes, âgés de 21 à 28 ans et dont deux étaient mineurs au moment des faits, étaient jugés à huis clos depuis le 29 mars pour «homicide volontaire avec préméditation précédé d’actes de torture et de barbarie».
 
Après six heures de délibéré, les jurés ont condamné le plus âgé des accusés à la réclusion criminelle à perpétuité et à 14 ans de réclusion l’autre accusé majeur lors des faits. Une peine de 30 ans de réclusion, sans excuse de minorité, a été prononcée à l’encontre d’un des deux mineurs alors que le deuxième a été condamné à 14 ans de réclusion avec excuse de minorité. Une jeune femme de 26 ans, ex-compagne d’un des accusés, qui était poursuivie pour non empêchement de crime écope d’une peine de 3 ans d’emprisonnement dont un ferme. Les jurés ont quasiment suivi les réquisitions de l’avocat général qui réclamait des peines de 15 ans à la perpétuité.
 
Ni regrets ni émotion
«Ces jeunes gens ont tout fait pour que les années de prison pleuvent, ils n’ont montré ni regrets, ni émotions, indiquant qu’ils étaient encore dans leurs têtes de véritables skinheads et de petits nazis», a estimé Me Emmanuel Ludot, l’avocat des familles.
 
Du côté de la défense, Me Eric Raffin qui défendait le mineur le plus lourdement condamné, a regretté que l’excuse de minorité n’ait pas été retenue pour son client. «Les peines sont lourdes, pour une affaire lourde également» a-t-il commenté. «Il ne faut pas oublier qu’on est en présence de très jeunes gens et que ce verdict sera marquant pour eux», a poursuivi Me Raffin.
 
«Basané et efféminé»
Dès leur garde à vue, les quatre hommes se revendiquant de la mouvance skinhead, avaient reconnu avoir tué Alexis Frumin, un jeune homme en rupture familiale, «parce qu’il avait le teint basané et semblait efféminé», avait indiqué à la presse Madeleine Simoncello, procureur de Reims.
 
Ils accusés d’avoir, dans l’après-midi du 9 juin 2007, ligoté la victime sur une chaise avant de la frapper à coups de rangers et de lui brûler les parties génitales à l’aide d’une bombe de déodorant transformée en chalumeau, tout en écoutant des chants nazis.
 
Par la suite, le groupe avait promené Alexis en centre ville où une foule dense célébrait l’inauguration du TGV-est, avant de le conduire dans un parc en bordure de rivière où il a été étranglé à l’aide d’une ceinture de pantalon et jeté à l’eau. Son corps sera découvert par un témoin une semaine plus tard.