Deux membres de l’Eglise évangélique de Cognac avaient comparus en septembre dernier devant le tribunal correctionnel pour avoir écrit pour l’un et distribué pour les deux un tract intitulé «Délivré de l’homosexualité» lors de la foire de Rouillac le 27 avril dernier et dans les boîtes aux lettres de nombreux Jarnacais.
«Provocation à la discrimination, provocation à la haine ou à la violence, injures publiques envers un particulier en raison de l’orientation ou identité sexuelle» y avait vu Stéphanie Veyssière, la procureure, en lisant le tract où l’homosexualité y est présentée comme une «maladie, un fléau, une entrave dont il faut se libérer».
Dans son délibéré, le tribunal a relaxé les deux hommes du chef de "provocation à la haine". En revanche, ils sont été condamnés pour "provocation à la discrimination à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur orientation ou identité sexuelle".
Les deux hommes devront également verser 1500€ de dommages intérêts à l’association Adhéos, qui lutte contre l’homophobie, et s’était constituée partie civile. Ainsi que 2000€ pour l’un et 1500€ pour l’autre au titre des frais de justice (article 475.1). "L’association ADHEOS se félicite de cette décision, qui pourrait avoir valeur d’exemple et décourager les futurs auteurs de dérives similaires à celles constatées par le Tribunal lors de la longue audience du 7 septembre 2015. On y avait entendu que certains membres de certains groupements se croient autorisés et même encouragés à commettre les pires actions auxquelles ils se prétendent poussés de par la volonté d’une divinité, écrit l’association sur son site internet. Comme le public a pu le constater, aucun mot de regret n’était sorti de la bouche des deux prévenus. Cette décision judiciaire encourage à poursuivre le combat contre les actions homophobes de "fous de Dieu" qui, souvent sous l’emprise de pulsions personnelles perverses, se livrent au rejet des personnes homosexuelles, à motif prétendument religieux, alors qu’ils devraient en rougir s’ils étaient réellement croyants."
Le jugement devra également être publié dans le journal Sud-Ouest.
- SOURCE Charente Libre