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 d’ADHEOS

Le maire gay de Berlin, Klaus Wowereit, a annoncé mardi sa démission en décembre après avoir transformé en 13 ans la ville autrefois divisée en une capitale "pauvre mais sexy", pour être finalement emporté par le gigantesque fiasco de l’aéroport Berlin-Brandebourg.
Je vais mettre mon poste à disposition au 11 décembre", a déclaré Kalus Wowereit, lors d’une conférence de presse à Berlin, justifiant cette décision après les "très nombreuses spéculations" sur son éventuelle démission, deux ans avant les prochaines élections régionales prévues.
 
"Cette décision n’a pas été facile à prendre", a avoué le maire homosexuel de Berlin, invoquant sans détour "l’une des plus grandes défaites" endurées pendant son mandat: le chantier toujours inachevé de l’aéroport international de Berlin BER. "Je regrette que nous n’ayons jusqu’ici pas réussi à corriger" le tir, a-t-il dit sous le feu de critiques virulentes depuis plusieurs mois en raison du fiasco du nouvel aéroport, qui ouvrira à une date inconnue avec au moins cinq ans de retard et plusieurs milliards de dépassement budgétaire.
 
Auteur du fameux slogan "Berlin est pauvre mais sexy", alors que sa ville devenait chaque année de plus en plus populaire auprès des touristes – gay notamment – et artistes, Klaus Wowereit était devenu maire de Berlin en 2001, deux ans après le déménagement du gouvernement et du parlement fédéraux à l’été 1999 depuis Bonn.
 
Klaus Wowereit a dit, en anglais, sa fierté d’avoir fait de Berlin "the place to be".
 
L’aéroport Berlin-Brandebourg Willy Brandt (BER), qui doit à terme remplacer les deux aéroports sous-dimensionnés datant de la partition de la ville, Tegel à l’ouest et Schönefeld à l’est, devait entrer en fonction en octobre 2011.
 
Le rendez-vous a été reporté plusieurs fois en raison de graves problèmes techniques, portant notamment sur la sécurité incendie. Cette gigantesque coquille vide, l’un des plus importants chantiers d’Europe, est devenu la risée du pays. Du budget original de 1,7 milliard d’euros on est passé à un coût prévisionnel de plus de 5 milliards.
 
Klaus Wowereit devrait partir quelques semaines après la célébration du 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre, un événement que ce Berlinois de naissance a qualifié de "moment le plus heureux de (sa) vie politique".
 
Le nom de son successeur n’était pas encore connu, plusieurs responsables sociaux-démocrates étant évoqués pour le remplacer. Il n’était pas non plus exclu que son départ provoque des élections régionales anticipées dans la ville-Etat de Berlin, alors que le prochain scrutin était prévu pour l’automne 2016.
 
Forte de 3,5 millions habitants, Berlin attire chaque année plus de touristes et d’artistes.
 
Né le 1er octobre 1953 à Berlin-Ouest, élevé avec quatre frères et soeurs par sa mère, Kalus Wowereit avait commencé des études de droit avant de se consacrer à la politique. Pendant dix ans, il avait gouverné la ville avec la gauche radicale, issue partiellement des anciens communistes de RDA, avant de former depuis l’automne 2011 une alliance avec les conservateurs CDU de la chancelière Angela Merkel.