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 d’ADHEOS

Agressé, un homme se dit décidé à réagir
 
Victime d’homophobie, il dénonce « l’insécurité qui règne dans la ville ».
 
Mercredi dernier, sur les coups de 19 heures, un homme de 41 ans, s’est fait agresser dans une pizzeria du centre-ville. Verbalement d’abord, par des insultes homophobes. Puis, physiquement : « Un homme m’a sauté à la figure, m’a plaqué au mur, en me serrant la gorge et en me griffant. » Des clients les ont séparés, avant l’intervention des policiers, après que le gérant les a appelés par deux fois.
 
Depuis l’agression, il a peur
 
« Une fois que les policiers ont embarqué mon agresseur, je me suis retrouvé seul pour rentrer. Arrivé chez moi, j’ai fait un malaise et j’ai dû appeler les pompiers qui m’ont conduit à l’hôpital », déclare aujourd’hui l’homme agressé, qui est ressorti de ce différend passablement choqué. Pour autant, l’agression n’a pas entraîné d’interruption temporaire de travail
 
 
Cet homme, qui a pris un avocat depuis, a déposé plainte contre X au commissariat, pour agression verbale et physique. Et le commissaire Éric Lortet confirme : « une enquête est en cours. »
 
Cela ne rassure pas pour autant le quadragénaire qui a peur. « Rien que pour aller acheter du pain, je panique. J’ai vécu à Miami, il ne m’est jamais rien arrivé. Il faut dire que là-bas, il y a un flic tous les 300 mètres. J’arrive ici et je me fais agresser. Et je ne suis pas le seul dans ce cas à Rochefort », explique celui qui devait quitter la ville et qui, du coup, précipite son déménagement. Auparavant, il aura peut-être demandé des dommages et intérêts à son agresseur, « mais il ne sera pas solvable. »
 
Cœur de métier
Au commissariat, les fonctionnaires de police font leur travail de leur mieux avec les moyens qui leur sont alloués. Mais il est sûr qu’ils ne peuvent pas régler toute la misère du monde d’un coup de baguette magique. D’autant qu’à Rochefort, « il y a toujours eu plus de différends qu’ailleurs, entre voisins, sur la voie publique, en famille ou entre automobilistes », poursuit le commissaire.
 
Cela ne veut pas dire que la police est indifférente. Au contraire, elle est attentive à cette misère sociale, qui a pour corollaire les troubles psychologiques et les addictions, plus courants aussi ici qu’ailleurs. « Notre rôle, c’est de dégonfler les discussions houleuses et autres algarades ou incivilités, avant que tout cela dégénère. Voilà notre cœur de métier. »
 
Cette affaire n’est hélas que le reflet de bien d’autres faits d’insécurité que la police traite, règle et « dégonfle » tous les jours. C’est banal pour elle, mais pas pour autant négligeable.
 
Kharinne Charov