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 d’ADHEOS

Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête à l’automne 2023, après un signalement de l’Inspection générale de l’Éducation nationale qui enquêtait sur l’établissement catholique Stanislas.

À la suite de leur rapport administratif, les inspecteurs de l’établissement scolaire Stanislas à Paris ont jugé nécessaire d’avertir la justice. Le parquet de Paris a indiqué ce 19 janvier à l’AFP qu’une enquête a été ouverte à l’automne 2023 pour injure publique en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. Selon Le Monde, le signalement de l’Inspection générale de l’éducation nationale, du sport et de la recherche (IGESR) a été fait le 19 octobre au titre de l’article 40 du code de procédure pénale qui oblige tout fonctionnaire à dénoncer les crimes ou délits portés à sa connaissance.

Dans leur rapport d’inspection, qui fait état de “dérives” homophobes et sexistes, les agents font notamment mention d’un catéchiste parlant “de l’homosexualité comme d’une maladie”. “Si l’on se sentait homosexuel, il fallait se faire soigner dans une structure religieuse au Canada, que l’homosexualité venait du fait que, quand la mère enceinte trompe son mari ou que son mari trompe sa femme, le bébé [le] ressentait et a le cœur brisé ; il nous a parlé de sodomie également. Il nous a parlé de viol, en disant qu’il fallait pardonner au violeur et que c’était difficile“, indique le rapport dévoilé par Mediapart, citant plusieurs témoignages faisant état de nombreux propos homophobes de la part de cet intervenant.

Excuses de l’aumônier général

À la suite de cet événement, survenu le 26 mai 2023, la mission indique que les parents ont reçu une lettre d’explications et d’excuses signé par l’aumônier général et datée du 7 juin. Ce dernier regrette “certains éléments présentés, notamment sur la question de l’homosexualité, ne relevant pas du tout de « l’enseignement de l’Église » bien qu’ayant été présentés comme tels”. Toutefois, les inspecteurs regrettent “le caractère répété des prises de position intolérables de ce catéchiste qui est, selon la mission, dans le déni et qui intervenait depuis trois ans devant des jeunes”.

Cet établissement privé, qui accueille quelque 3.500 élèves du primaire aux classes préparatoires, est au centre de l’attention depuis la polémique déclenchée par les propos de la ministre de l’Éducation, Amélie Oudéa-Castéra, justifiant la scolarisation de ses enfants dans cette école. Le rapport, daté de juillet 2023, a été remis au ministère le 1er août, alors que Gabriel Attal était à sa tête.

“Je précise que ce rapport ne remonte aucun fait d’homophobie, ni aucun cas de harcèlement. Le seul cas d’homophobie a fait l’objet d’un signalement au procureur via la procédure de l’article 40”, a déclaré la ministre Amélie Oudéa-Castera mercredi 17 janvier. Ce vendredi, le parquet de Paris a également confirmé avoir reçu un autre signalement, de Céline Malaisé, conseillère (PCF) régionale d’Île-de-France, “sur un cadre d’enseignement au sein de l’établissement Stanislas qui ne lui paraît pas conforme aux dispositions relatives notamment à l’enseignement de la sexualité du code de l’enseignement”. Auprès de têtu·, le sénateur communiste de Paris Ian Brossat a appelé le ministère à dénoncer la convention liant l’État à l’établissement catholique, annonçant également que la ville de Paris a suspendu son financement.