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 d’ADHEOS

Le Conseil national des évangéliques de France (Cnef) s’est retiré du grand rassemblement « Protestants en fête », qui a lieu du vendredi 27 au dimanche 29 octobre, en raison de la tenue d’un culte « inclusif » pour les personnes homosexuelles. Les évangéliques alsaciens ont cependant participé à cet événement majeur du protestantisme français, point d’orgue des 500 ans de la Réforme.
 
La nouvelle a fait l’effet d’une petite bombe dans le monde protestant, réuni pendant trois jours à Strasbourg pour un rassemblement festif, en conclusion de l’année jubilaire de la Réforme. Vendredi 27 octobre dans la matinée, au premier jour de « Protestants en fête », les différents organisateurs ont appris par la presse évangélique que le Conseil national des évangéliques de France (Cnef) avait décidé de se retirer de l’événement.
 
En cause, la programmation d’un culte « inclusif », destiné à accueillir les personnes homosexuelles, et la tenue d’un stand de « l’antenne inclusive » de la paroisse strasbourgeoise Saint Guillaume (luthérienne).
 
Annulation du stand du Cnef
 
Pour manifester sa « désapprobation », le président, Étienne Lhermenault, qui devait se rendre à la soirée d’inauguration au Conseil de l’Europe, a annulé sa présence, et le stand que devait tenir le Cnef au « village des fraternités », censé représenter toute la diversité protestante, a été supprimé.
 
C’est ce qu’il explique dans une note envoyée aux responsables d’Églises et d’œuvres du Conseil, qui regroupe 70 % des évangéliques en France.
 
« Banalisation du péché »
 
« Nous sommes d’accord pour partir de ce qui nous unit, et notamment la Bible, mais si ce socle commun n’est plus assuré, nous ne pouvons pas ne dire car nous ne nous trouvons plus sur le même fondement théologique, affirme Clément Diedrichs, directeur du Cnef. Or, sur la question de l’homosexualité, la Bible est très claire ». « L’accueil de toute personne, poursuit-il, ne signifie pas banalisation du péché ».
 
Afin de ne pas « rompre » le dialogue, Clément Diedrichs a quant à lui participé à la cérémonie. Et les responsables nationaux n’ont pas demandé au Cnef local, très investi dans l’organisation de « Protestants en fête », de se retirer. Ses membres étaient donc bien présents tout le week-end, sur différents ateliers et conférences.
 
« Querelle institutionnelle »
 
De nombreuses Églises appartiennent à la fois à la FPF et au Cnef. De très nombreux évangéliques de toutes tendances ont d’ailleurs participé aux rencontres, indépendamment de la décision du Conseil au niveau national.
 
« C’est vraiment une querelle institutionnelle, et c’est dommage », estime Jacques Poujol, membre de la Fédération des Églises évangéliques baptistes, qui fait justement partie des deux instances.
 
Devant son stand, où il propose plusieurs de ses ouvrages, il considère que l’attitude de la présidence du Cnef « n’est pas productive » car « elle ne se situe plus dans le dialogue mais dans l’exclusion ».
 
Sujet de discorde récurrent
 
Cet épisode vient raviver un sujet de discorde récurrent depuis les débats puis l’approbation par l’Église protestante unie de France (luthéro-réformée) en 2015 lors du Synode de Sète des bénédictions pour les couples de même sexe.
 
Une décision qui avait suscité des tensions au sein du protestantisme français, entre des luthéro-réformés plus enclins à suivre les évolutions sociétales et des évangéliques attachés aux injonctions bibliques, notamment en matière de mœurs.
 
Sur son compte Twitter, le secrétaire général de la Fédération des Églises évangéliques baptistes, Marc Deroeux, a d’ailleurs indiqué : « Pour le moment, Protestants en fête. Mais bientôt, protestants en profondes discussions ».
 
« Profitons d’être tous réunis »
 
Très mécontents du retrait du Cnef, les responsables de la FPF souhaitent toutefois que l’ambiance reste à la fête. Et du côté des participants, ces difficultés institutionnelles semblent loin de ce qui se vit.
 
« Viendra le temps des débats, indique Monique, évangélique venue de région parisienne. Mais pour l’heure, nous profitons de la belle occasion d’être tous réunis autour d’une foi et de valeurs communes ».