Cette PME de 170 salariés fait figure de précurseur en accordant désormais aux mariés homos le même nombre de jours de congés qu’aux hétéros.
A Nice, les salariés gays de l’hôtel Méridien ont de la chance. S’ils convolent dans l’un des pays de l’Union européenne pratiquant le mariage homo comme les Pays-Bas, la Belgique ou l’Espagne, leur employeur leur réserve un cadeau: quatre jours de congés. C’est l’une des nouveautés sur lesquelles viennent de s’entendre la direction et les représentants du personnel, à l’issue des négociations annuelles obligatoires. Et ce serait apparemment une première en France. Même si l’hôtel 4-étoiles de la Promenade des Anglais était déjà parmi les bons élèves des droits des LGBT puisqu’il garantissait depuis l’an dernier l’égalité de traitement entre mariés et pacsés en accordant à tous, hétéros comme homos, ce congé de quatre jours.
Combattre les discriminations au travail
Dans les deux cas, il ne s’agissait pas de répondre à une forte demande. «Je ne crois pas qu’il y ait plus de salariés gays au Méridien que dans une autre PME, sourit Patrick Pozuelos. Mais c’était une revendication légitime pour combattre les discriminations liées à la sexualité dans l’entreprise.» Délégué du personnel et pilier du Collectif confédéral CGT de lutte contre l’homophobie au travail, c’est lui qui est à l’initiative de ces deux avancées que la direction, réputée progressiste et gay-friendly, a validées aussitôt après avoir obtenu l’aval de ses juristes.
Ces acquis font déjà figure d’exemples. «J’ai reçu un SMS de collègues en Lorraine pour me demander comment on a fait», glisse Didier Turini, le patron de la CGT des Alpes-Maritimes qui «félicite Patrick». Ce dernier voit dans ce congé «la reconnaissance du mariage gay dans l’entreprise». Et assume le fait «de mettre la pression sur le législateur français qui est honteusement à la traîne. Il faut utiliser tous les moyens légaux pour faire avancer les droits des LGBT. Je le fais à mon modeste niveau de syndicaliste.» Et il n’entend pas en rester là. En vue des prochaines négociations annuelles, Patrick Pozuelos planche sur l’homoparentalité.
