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 d’ADHEOS

 En temps normal, la Marche des fiertés est une grande fête à New York. Elle l’était encore plus dimanche après la légalisation du mariage pour les couples de même sexe, deux jours plus tôt.
 
 Christopher Street, dernière ligne droite de la Marche des fiertés new-yorkaise. Un tonnerre d’hourras et d’applaudissements éclate. Le gouverneur démocrate Andrew Cuomo marche le pouce vers le ciel en signe de victoire, acclamé par une foule compacte massée derrière des barrières le long de la rue. Le charismatique gouverneur de New York est l’homme qui a donné aux millions de gays et lesbiennes de l’Etat la possibilité de se dire «oui» pour la vie. Alors, cette New York City Pride 2011, dimanche, c’était un peu la sienne. «C’est incroyable» commente Patrick Sweeney, un avocat new-yorkais ébahi par l’accueil réservé au politique.

 
 
«Merci Gouverneur Cuomo»
Dans chaque Pride à New York, il y a des choses qui ne changent pas: les hommes en laisse de cuir et en collants, les costumes extravagants, les perruques, «nœud-pap», bracelets, colliers et drapeaux arc-en-ciel, Lady Gaga… Mais deux jours après l’adoption historique d’un texte de loi autorisant le mariage pour les homosexuels au niveau de l’Etat, rien ne pouvait être pareil. Un million de personnes supplémentaires étaient attendues cette année par rapport aux marches précédentes selon les organisateurs. Les participants avaient Beaucoup de ceux rencontrés à la Gay Pride de dimanche venaient pour la première fois, pour célébrer leur nouveau droit. préparé des pancartes pour marquer le coup. «Merci Gouverneur Cuomo: promesse tenue». Ou encore: «La prochaine fois que nous marcherons, ça sera vers l’autel de l’église» pouvait-on lire dans le cortège. «On est gonflé à bloc. Le vote était vendredi et le défilé dimanche. Cette Gay Pride est comme une célébration», souligne Amanda Zable, une lesbienne new-yorkaise venue avec sa meilleure amie pour assister au défilé. Les gens en parlaient dans le train. Ils sourient. Ils crient!»
 
Les effets du vote n’ont pas tardé à se faire sentir. Depuis l’adoption du mariage gay, le nombre de fiançailles aurait explosé à travers l’Etat, le plus peuplé des six ayant légalisé le mariage homo aux Etats-Unis. Le nombre d’unions conclues dans les trois années suivant l’entrée en vigueur du texte (qui interviendra fin juillet) pourrait atteindre 21.000 selon un rapport du «Independent Democratic Conference» du Sénat de New York. Le groupe prévoit également que 42.000 couples feront le voyage d’Etats extérieurs pour s’échanger les alliances.
 
 
 «J’ai sauté partout»

 
Dans la rue, l’euphorie n’est pas retombée depuis la signature du texte tard vendredi soir. La communauté LGBT de New York City a fêté la victoire tout le weekend aux abords mythique Stonewall Inn et dans le reste du Village. Beaucoup de ceux rencontrés à la Gay Pride de dimanche venaient pour la première fois, pour célébrer leur nouveau droit. C’est le cas de Fazzi Anderson, une lesbienne de New York venue avec sa sœur, un drapeau arc-en-ciel coincé dans le soutien-gorge. «J’ai sauté partout en apprenant la nouvelle du vote. Je veux me marier bientôt! Je le peux maintenant.»
 
Dans le cortège de cette année, le traditionnel étendard arc-en-ciel partageait la vedette avec le drapeau du lobby pro-gay la Human Rights Campaign, un signe « = » jaune sur fond bleu devenu un des symboles de l’égalité face au mariage. Un participant vêtu en habits de prêtre arborait lui le message suivant: «J’officie tous les mariages gay». Allusion non feinte au refus d’une partie de l’Eglise catholique de célébrer les unions homosexuelles. Il a été acclamé par la foule.

 
 
«C’est ma première Gay Pride depuis mon coming out. Quand le vote est intervenu, c’est comme si Dieu m’obligeait à y aller» s’exclame Nicolas Robinson, un gay originaire de Staten Island, une île dans le Sud de New York. Je voudrais me marier. Je n’ai personne mais maintenant je vais chercher plus fort.»