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 d’ADHEOS

La dispositif policier était à la hauteur de l’enjeu pour le pays, car l’édition 2011 avait été marquée par des violences. Au final, la gay pride 2012 à Split s’est déroulée sans encombres.
 
La manifestation était considérée comme un test du respect des droits de l’homme en Croatie, qui est appelée à adhérer à l’Union européenne en juillet 2013. Bruxelles avait fait savoir qu’il allait surveiller de près le déroulement du défilé, qui s’est finalement bien passé, alors qu’en 2011, la marche avait fait plusieurs blessés.
 
500 manifestants, 900 policiers
Cinq ministres du gouvernement croate, dont celui de l’Intérieur, Rajko Ostojic, et celle des Affaires étrangères, Vesna Pusic, ainsi que des diplomates occidentaux en poste à Zagreb, y ont participé cette fois, en signe de soutien. «Je crois qu’il est très important de montrer notre soutien à la lutte contre la discrimination, à la lutte pour l’égalité des droits et contre la violence», a déclaré aux journalistes Mme Pusic.
 
Quelque 900 policiers, dont des forces spéciales, ont été déployés dans les rues du centre-ville pour escorter les quelque 500 participants. Environ 200 opposants à la marche ont été empêchés de s’en approcher. «Nous ne les voulons pas ici! Pourquoi nos enfants doivent-ils assister à ça?», a ainsi lancé Sime Tokic, un électricien de 49 ans, au passage du cortège.
 
«Gay c’est OK»
«Je suis venu défendre nos droits», a déclaré en revanche Neven Kapov, un graphiste âgé de 25 ans. Iris, une étudiante, a dit être venue de Zagreb, pour «élever ma voix contre la haine et la discrimination». Le défilé est parti d’un parc du centre-ville et s’est achevé sur la célèbre promenade face à la mer Adriatique, la Splitska Riva.
 
Des policiers en tenue antiémeute étaient en tête du cortège (photo), suivis de jeunes hommes et femmes frappant sur des tambours, soufflant dans des trompettes et brandissant des drapeaux arc-en-ciel. Sur les pancartes portées par des participants, on pouvait lire notamment: «Gay c’est OK» ou encore «Egaux devant la loi».
 
Soutien à Split
Attablée sur une terrasse avec une amie, une retraitée, Ana Stojic, soutient la manifestation. «Tout le monde a le droit de défendre ce qu’il est. Si ça ne plaît pas à quelqu’un, il n’est pas obligé de regarder. Mais je crains que la société croate ne soit pas encore prête pour ce genre de manifestation», estime-t-elle.
 
Les participants ont été rejoints par des militants pour les droits LGBT venus de Serbie et du Monténégro voisins. Environ 300 personnes se sont également rassemblées dans la ville de Rijeka (nord) pour exprimer leur soutien aux manifestants de Split, selon la presse croate.
 
Un pays traditionnaliste
La première gay pride jamais organisée en Croatie a eu lieu à Zagreb en 2002, une manifestation aussi émaillée de violences contre les participants – depuis, les gay prides ont lieu à Zagreb chaque année sans incident, tout en faisant l’objet d’importantes mesures de sécurité. Mais pour la première fois à Split, l’an dernier, une dizaine de personnes avaient été blessées par des jets de pierres et de bouteilles.
 
La société croate reste très traditionaliste. L’Eglise catholique, très influente dans le pays, avait qualifié publiquement l’homosexualité de «handicap» et de «perversion». En 2003, la Croatie a tout de même accordé aux couples du même sexe les mêmes droits qu’aux hétérosexuels vivant en union libre, dont une sorte de reconnaissance de la communauté de biens.