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 d’ADHEOS

De nombreuses femmes trans-identitaires s’interrogent à leur tour : les prothèses mammaires qui leur ont été implantées dans les hôpitaux français, les cliniques privées ou à l’étranger, sont-elles de marque PIP ?
 
La double peine infligée par l’Etat français
 
Leur angoisse est d’autant plus forte que nombre d’entre elles, confrontées au refus de l’État français de changer leur état civil, ne sont même pas certaines de bénéficier de la moindre information du fait de leur numéro de sécurité sociale en 1, de la même façon que ce numéro 1, déjà vexatoire, les exclut du dépistage gratuit du cancer du sein !
 
Combien de femmes trans-identitaires concernées ?
 
Nul ne le sait à ce jour. L’opacité est en effet totale en ce qui concerne les femmes transsexuelles qui ont fait le choix de faire un parcours encadré et médicalisé dans les services hospitaliers français. Pour les autres femmes trans-identitaires, opérées dans le privé ou à l’étranger, on peut se poser les mêmes questions. Nul n’arrive, à ce jour, à avoir la moindre réponse.
Ce silence ne peut plus durer ! L’Association nationale transgenre (ANT) a décidé d’écrire à Monsieur Xavier Bertrand, ministre de la santé, afin de lui demander d’urgence un état des lieux précis, chiffré, national, des femmes transgenres ou transsexuelles qui, dans le cadre d’une transition, auraient été victimes d’une implantation de prothèses PIP.
 
Les associations de victimes doivent défendre toutes les femmes…
 
Nous attendons évidemment des associations de victimes des prothèses PIP une entière solidarité avec les femmes transgenres et transsexuelles. À ce jour, aucune d’entre elles n’a abordé la situation de ces catégories de victimes potentielles. Nous voulons, pour notre part, que toutes les femmes soient défendues, sans discrimination d’aucune sorte ! Comme ce n’est visiblement pas le cas, nous avons décidé de nous emparer à notre tour du dossier PIP. Nous avons donc demandé au cabinet Pierrat, qui, depuis des années conseille et représente l’ANT dans ses démarches juridiques, d’étudier la possibilité pour l’ANT de se porter éventuellement partie civile.
 
Pour leur dignité et leur santé, toutes les femmes doivent être prises en charge
 
Naïvement, nous imaginions que le ministère de la santé veillait aux autorisations de mise sur le marché des prothèses mammaires… Il n’en était rien ! Ouvrant la voie à l’impensable : un scandale sanitaire de plus !
Tout en laissant le soin à la justice de se prononcer sur les diverses responsabilités, l’ANT constate que c’est la fraude, couplée à un grave dysfonctionnement du système de santé français, qui est à l’origine de ce scandale. Il serait donc intolérable que l’État n’assume pas son rôle de protection sanitaire et sociale pour l’ensemble des assurées.
 
Toutes les femmes concernées, dont les femmes transsexuelles et transgenres, et quelles que soient leurs motivations (reconstruction face à la maladie ou chirurgie esthétique), sont pareillement victimes des prothèses PIP. Ainsi, elles doivent toutes être intégralement prises en charge et avoir droit, de la même façon, aux examens de santé nécessaires, à une explantation rapide et à de nouvelles prothèses.
 
 
Stéphanie Nicot
Porte-parole nationale