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 d’ADHEOS

A l’occasion de la sortie de son livre «Osez… faire votre coming out», Paul Parant répond aux questions de TÊTU sur ce moment particulier de la «révélation». Un moment qui constitue toujours un tournant dans la vie des gays et des lesbiennes.
 
Nouvel opus de la collection «Osez…» aux éditions La Musardine, Osez... faire votre coming out répond aux questions que tous les gays et lesbiennes se sont déjà posés: comment assumer son homosexualité? Comment l’annoncer aux parents, aux amis, mais aussi à ses collègues ou à ses enfants? Pas à pas, Paul Parant, chef de rubrique infos à TÊTU (photo ci-dessous), y conseille et accompagne le lecteur à travers les différentes étapes vers l’affirmation de soi.
 
TÊTU.com: Le livre commence par une préface très personnelle de l’écrivain Philippe Besson. Il dit n’avoir jamais vraiment parlé de son homosexualité à ses proches. Alors, est-il toujours nécessaire de faire son coming out?
Paul Parant: C’est un honneur que Philippe Besson ait accepté d’écrire cette préface. Ce qui est intéressant c’est justement qu’il prenne le contre-pied du livre. Ça rappelle une réalité: il n’y a pas d’obligation à faire son coming out. Mais le message que je veux faire passer ensuite, c’est qu’il vaut toujours mieux formuler les choses qu’installer un non-dit.
 
On voit bien dans le livre que le coming out n’est pas seulement une affirmation à un instant T, il faut savoir gérer l’avant et l’après.
En effet, le coming out ne se réduit pas à dire «je suis homo», comme le croient la plupart des hétéros. C’est tout le but du livre. Je remonte vraiment en amont, d’abord à la reconnaissance de son homosexualité, puis je parle de toutes les étapes qui mènent au coming out et de celles qui le suivent. Ce que je tente d’enseigner aux gens, c’est de trouver le bon moment pour le faire, d’être attentifs à leurs sentiments mais aussi à l’état d’esprit de la personne à laquelle ils s’adressent. Le livre donne des clés pour y arriver.
 
On ne fait jamais son coming out une seule fois. Il faut souvent le refaire à chaque nouvelle rencontre ou nouvel emploi. Le coming out, c’est l’histoire d’une vie?
Oui, et c’est quelque chose que les hétéros ne soupçonnent pas encore une fois: à quel point être dans une minorité non visible est un poids particulier. On est confronté sans arrêt à des mini coming out, à des mini combats contre l’homophobie. C’est pour ça que le livre peut s’adresser à des gens qui ont déjà fait leur coming out ou à des hétéros, pour les aider à comprendre. Il aurait d’ailleurs pu s’intituler Dans la peau d’un homo.
 
L’homosexualité est de plus en plus visible dans les médias, les livres, les séries… Comment expliques-tu qu’il soit pourtant encore difficile de faire son coming out?
La première raison, c’est que l’on parle ici d’intimité. Même si l’homosexualité ne se résume pas à la sexualité, c’est bien à celle-ci qu’est confronté «l’auditeur» du coming out. Souvent, d’ailleurs, il n’est pas à l’aise avec ce qu’il entend car il n’est pas à l’aise avec sa propre sexualité. Et puis, il a beau y avoir de plus en plus de modèles dans les médias, l’homosexualité restera toujours une minorité non visible. Une maman, la plus gay-friendly soit-elle, ne va jamais trouver complètement naturel que son enfant soit homo, parce que ça reste aujourd’hui un écart part rapport à une norme hétérosexuelle donnée. D’où la citation que j’ai choisie en exergue du livre: «Je préférerais être noir plutôt que gay parce que quand vous êtes noir, vous n’avez pas à l’annoncer à votre mère!»
 
Le meilleur argument pour convaincre quelqu’un d’oser faire son coming out?
On perd toujours à se mentir ou à mentir aux autres. Tous ceux qui ont porté un masque toute leur vie l’ont vécu avec beaucoup de douleur. On ne peut que gagner à rester fidèle à soi-même. Même si ce n’est pas toujours facile, c’est un combat dont on peut être fier.