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 d’ADHEOS

Communiqué de presse Fédération LGBTI  01 janvier 2021
 
La Fédération LGBTI+ a découvert avec effroi les résultats de l’enquête de Mediapart, très fouillée et argumentée, concernant Le Refuge.
 
Les bénévoles, usager·e·s, donateur·rice·s, et partenaires du Refuge reconnaissent tou·te·s l’utilité de l’action engagée par cette association et ses délégations. Pour autant, aussi louables soient les intentions affichées du Refuge, les révélations de Mediapart viennent confirmer des rumeurs inquiétantes qui bruissent depuis des années. Dès lors, elles brisent une atmosphère malsaine de complaisance silencieuse qui entoure cette structure.
 
Certaines de nos associations s’étaient bien sûr heurtées, depuis longtemps, à des problèmes posés par Le Refuge, qu’il s’agisse du suivi défaillant et du traitement parfois inadapté proposé à ces jeunes, de la stratégie opportuniste de la fondation quant à l’accueil des jeunes LGBTI en situation de demande d’asile, des politiques locales parfois non-coopératives des délégations, et enfin plus récemment des positions politiques discutables de délégations locales et de l’Amicale des Jeunes du Refuge.
 
Ajoutons à cela la complaisance du Refuge vis-à-vis d’élu·e·s aux prises de position homophobes et transphobes, de Valérie Pécresse à Christine Boutin. Pour beaucoup d’associations, ce recyclage intempestif et controversé des politicien·ne·s anti-égalité blesse l’exigence d’intégrité politique des associations LGBTI+. Si nous acceptons le dialogue et les compromis avec les élu·e·s, même en cas de désaccord, ce dialogue est à l’évidence conditionné à un discours clair sur l’égalité des droits.
 
Pour autant, parce que la Fondation Le Refuge mène localement des actions le plus souvent utiles aux jeunes LGBTI+, nous prenons le parti du dialogue pour une collaboration plus saine et à long terme entre nos structures.
 
Toutefois, Mediapart met désormais en cause, gravement et publiquement, la gestion du Refuge vis-à-vis des bénévoles et des usager·e·s, notamment pour des questions d’ordre éthique. Dans ce contexte, nous saluons la décision de la fondation de commander un audit à un cabinet indépendant, ainsi que le retrait (tactique) du président et du directeur général. Il nous semble également qu’une intervention de l’Inspection Générale des Affaires Sociales serait bienvenue, compte tenu des relations étroites entre Le Refuge et l’État.
 
Enfin, nous nous interrogeons désormais plus globalement sur la gestion publique de l’exclusion familiale de jeunes LGBTI qui, rappelons-le, devrait être traitée pour ce qu’elle est : un délit aggravé ! Il est juste de rappeler que les jeunes sont victimes de parents homophobes qui manquent à leurs obligations. Si l’action caritative du Refuge est une réponse utile de court terme, on ne peut se contenter de jouer les dames patronnesses du mouvement LGBTI ! Il faut déplorer l’absence de réponse pénale de l’État face à des parents délinquants, dont les actes monstrueux ne sont que trop rarement sanctionnés par la Justice de notre pays.
 
  • SOURCE CP Fédération LGBTI+