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 d’ADHEOS

Un obscur ouvrage humoristique, concentré de préjugés sur les homos, se retrouve vendu avec un magazine people tiré à 350’000 exemplaires. Tollé.  
 
«On joue à cache-cache? – Ok, si tu me trouves tu peux me violer. Si tu ne me trouves pas… je suis dans le placard.» Tordant, non? Cette blague sert de couverture à un opuscule intitulé «Le migliori barzellette gay» (Les meilleures blagues gay) qui ne fait pas rire du tout, au sein de la communauté lgbt italienne. Ce concentré de stéréotypes et d’allusions grivoises, sorti en 2012 dans une obscure maison d’édition, aurait dû moisir dans les solderies. Mais le groupe de presse PRS a eu l’idée audacieuse de l’inclure comme bonus au dernier numéro de la revue people «Visto», tirée à 350’000 exemplaires.
 
Sur les réseaux sociaux de la Péninsule, on fulmine et on tire à boulets rouges sur PRS. «On a les torchons qu’on mérite. Bravo», écrit un internaute sur Twitter. «Jamais vu une connerie de ce genre», ajoute un autre. Deux pétitions en ligne ont été lancées pour exiger que la publication soit retirée des kiosques, rapporte «La Stampa», et que l’éditeur présente ses excuses.
 
Message dangereux
 
«Cet opuscule perpétue les préjugés et les stéréotypes qui ramènent l’italie vers un temps ou les gays et lesbiennes étaient forcés de se cacher», a estimé Andrea Maccarrone, présidente de l’association gay Cercle Mario Mieli. Selon elle, il «envoie un message dangereux aux jeunes».
 
Le rédacteur en chef de «Visto» s’est dit «dégoûté» par le livre. De manière pour le moins surprenante, il a dit n’avoir eu aucune connaissance de son encartage dans son hebdomadaire. L’éditeur, PRS, a eu une toute autre réaction. Son directeur général, Federico Silvestri a rappelé que le livret faisait partie d’une collection de recueils de gags aux dépens de catégories aussi diverses que les carabiniers, les juifs ou Berlusconi. Il dénoncé une «controverse, absolument artificielle et hors de propos»: «Je me demande pourquoi on est indigné par les blagues sur les gays et pas par celles sur la police ou sur les femmes cocues.»