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 d’ADHEOS

Les risques de contamination du VIH par la fellation est faible mais pas inexistant. Côté IST, et Covid-19, c’est une autre affaire. Nos conseils pour réduire les risques au minimum.
Faut-il porter un préservatif lorsqu’on reçoit une fellation ? La réclamer lorsqu’on la donne ? "Le risque d’une transmission du VIH par la fellation n’est pas théorique, mais il est très faible", rassure Étienne Fouquay, chargé de mission chez AIDES. Difficile de le connaître avec précision, dans la mesure où la pipe précède souvent un rapport anal. Comme l’oeuf et la poule, l’origine de la transmission est difficile à poser. "Ce qu’on sait, c’est que ce risque est très faible. Il faut s’habituer à vivre avec", poursuit Étienne Fouquay. Quelques règles permettent de les réduire au minimum.
 
Les muqueuses de la bouche, une porte d’entrée du virus
 
La nature est faite ainsi : pour la personne qui reçoit la fellation, le risque est quasi-inexistant. "La circoncision permet de réduire les risques de transmission du VIH. Pour une personne qui reçoit une fellation, le risque de contamination devient alors presque zéro. Même si, généralement, ce n’est pas la raison invoquée pour se faire retirer le prépuce", s’amuse Étienne Fouquay.
 
En revanche, le risque est un peu plus fort pour la personne donne la fellation. "Notamment lorsque la charge virale du receveur est la plus forte, pendant la période de primo-infection (deux semaines à un mois après avoir été contaminé, ndlr)", insiste le militant d’AIDES. La salive n’est pas contaminante, mais certaines muqueuses fragiles tapissent la bouche.
 
Juste avant la turlutte, le brossage des dents n’est pas recommandé : cela abrase les gencives et créé de petites coupures qui sont de potentielles portes d’entrée du virus. Heureusement, les muqueuses de la bouche se reforment rapidement, à savoir une trentaine de minutes. Vous pourrez donc avoir une haleine fraîche avant votre rendez-vous, tant que prenez un peu de temps avant de vous mettre à genoux.
 
La PrEP réduit le risque à néant
 
"Le véritable facteur de risque de transmission du VIH, c’est celui de l’éjaculation : si elle se fait dans la bouche ou non", poursuit Étienne Fouquay. Que l’on avale ou non, c’est la présence de sperme dans la bouche qui est synonyme de risque. Pour réduire les risques de transmission du VIH, quelqu’un qui adore le sperme peut prendre la PrEP. Autre solution, avoir des relations avec une personne qui est porteuse du VIH et qui est sous traitement. Pour rappel, quelqu’un sous traitement ne peut pas transmettre le virus et son espérance de vie est égale à la population générale. Si vous regrettez d’avoir pris un risque, vous pouvez vous rendre aux urgences pour recevoir un traitement post-exposition (TPE).
 
En revanche, le risque est plus fort pour les autres infections sexuellement transmissibles (IST). Il s’agit notamment de la syphilis, des gonorrhées, ou encore de la chlamydia. "Certaines études encore en cours tendent à prouver que certains bains de bouche auraient un effet protecteur contre certaines IST", indique Étienne Fouquay. On a hâte d’en savoir plus. D’autant que la plupart des IST sont asymptomatiques au niveau de la bouche et se propagent donc plus facilement. D’où l’importance de se faire dépister régulièrement.
 
Fellation et coronavirus
 
Le coronavirus n’est pas une IST à proprement parler. Mais difficile de respecter les gestes de distanciation lors d’une pipe. Le Covid-19 se transmet par des gouttelettes de salive, il peut donc se transmettre par le baiser, mais aussi d’autres fluides corporels. Et pas question de badigeonner Popaul de gel hydroalcoolique. Non seulement vous risquez de vous brûler en détruisant vos muqueuses mais cela ne vous protègera pas du coronavirus puisque vous n’empêcherez pas votre verge de produire du liquide séminal. Pour vous désinfecter, préférez un savon au Ph neutre.
 
Alors qu’un vaccin contre le coronavirus n’est pas encore disponible, les associations préconisent de limiter la multiplication des partenaires et de limiter les baisers. Si vous passez à table, préférez la sodomie plutôt que la fellation et évitez d’utiliser la salive pour lubrifier, préférez le gel. Si vous faites un plan à l’extérieur, pensez à prendre avec vous du gel hydroalcoolique.