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 d’ADHEOS

La scène s’est déroulée dans le centre-ville, vendredi après-midi. Le jeune homme est tombé dans un piège tendu par une bande d’adolescents, grâce à une application de rencontres sur internet.
 
Le rendez-vous avait été fixé Rue Cesar Campinchi, au cœur du centre-ville de Bastia. Un vendredi après-midi.
A l’heure ou l’artère parallèle au boulevard Paoli bruisse des klaxons des voitures et des discussions des passants.
 
L’homme dont Joseph [le prénom a été changé – NDLR] avait fait connaissance, quelques jours plus tôt, sur Grindr, l’application de rencontres destinées aux gays, n’allait pas tarder.
Ils se promèneraient un peu en ville et apprendraient à se connaître, avant, peut-être, d’aller plus loin.
 
Un rendez-vous sur Grindr
 
Les utilisateurs de l’application le savent, il faut toujours se méfier des rencontres à l’aveugle.
Mais Joseph pense qu’il n’a rien à craindre.
Le lieu de rencontre n’est pas vraiment propice aux traquenards, aux agressions homophobes qui guettent parfois les utilisateurs de Grindr, en Corse comme ailleurs.
 
La seule chose qui aurait pu alerter Joseph, c’est l’absence de photo sur le profil de son interlocuteur.
Dans les grandes villes, c’est le plus sûr signe que quelque chose ne tourne pas rond. Et qu’il convient de se méfier.
 
Mais le jeune homme d’une vingtaine d’années sait qu’en Corse, c’est le contraire.
Comme dans toutes les petites villes, où tout le monde se connaît, les homosexuels insulaires se gardent bien de mettre leur photo sur le site.
 
Histoire d’éviter que des petits malins se connectent, par malveillance, juste pour voir qui est, et n’est pas gay, à Bastia, Ajaccio, en Balagne ou à Corte.
Alors Joseph guette, sereinement, l’arrivée de son rendez-vous. 
La déception va être rude.
 
 
"Sale pédé"
 
Le jeune homme voit arriver trois adolescents d’une quinzaine d’années. Un garçon et deux filles, qui le prennent à partie, en pleine rue, aux cris de "sale pédé", "on connaît ta tête", accompagnés de rires et de quolibets blessants.
 
"Il n’y a pas eu d’agression physique, c’était une mauvaise blague, une envie d’humilier. Mais c’est quand même inadmissible", raconte Mattea Riu, l’une des responsables de l’association Arcu, la première association LGBTI de Corse, qui fêtait ses 1 an il y a quelques jours.