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 d’ADHEOS

Pour dénoncer les persécutions dont est victime la communauté LGBT+ en Tunisie, l’association Shams a décidé de porter plainte contre le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh auprès de la Cour pénale internationale.
 
Depuis 2015, l’association Shams (« soleil » en arabe), créée aux lendemains de la « révolution de jasmin », lutte pour la défense des droits LGBT+ en Tunisie. Dans ce pays du Maghreb, l’article 230 du code pénal, hérité de l’époque de la colonisation française, condamne « l’homosexualité féminine ou masculine » jusqu’à 3 ans de prison. Vendredi 29 mai, dans un post Facebook, l’association a annoncé son intention de déposer plainte auprès de la Cour pénale internationale contre Elyes Fakhfakh, chef du gouvernement tunisien pour « crime contre l’humanité« .
 
« Par la présente, nous souhaitons porter à votre connaissance les informations dont nous disposons concernant la situation des homosexuels en Tunisie, faisant peser des soupçons graves de crime contre l’humanité commis par Ilyes (sic) Fakhfakh, Président du gouvernement Tunisien« , peut-on lire en introduction de la plainte, datée du 16 avril 2019 et signée de Mounir Baatour. Cet avocat, homosexuel assumé, cofondateur et président de Shams, s’était fait remarquer à l’international en 2019 pour avoir tenté de présenter à l’élection présidentielle sous l’étiquette du Parti libéral.
 
Test anal
 
L’association rappelle que, selon les statistiques de plusieurs ONG nationales et internationales dont Shams elle-même, « la persécution de la communauté LGBT+ devient de plus en plus systématique ». Des cours de justice qualifient ainsi le fait pour un homme de porter des vêtements féminins en public d’ « atteinte à la pudeur publique« , d’autres pénalisent la victime plutôt que l’agresseur dans des affaires d’homophobie. En outre, la pratique du « test anal forcé » est encore courante parmi les forces de l’ordre pour vérifier l’homosexualité des personnes interpellées. « Réformiste« , Elyes Fakhfakh s’était engagé pendant sa campagne à y mettre un terme.
 
Le gouvernement, poursuit Shams, a essayé plusieurs fois de s’en prendre à l’association, jusqu’à lancer une procédure en justice pour la faire dissoudre. La plainte estime que « ces faits ne sont pas isolés, mais sont l’oeuvre des autorités Tunisiennes, sous la direction directe de leur Président de gouvernement, Ilyess Fakhfekh (sic)« . Selon l’association, ces faits seraient contraire aux engagements internationaux de la Tunisie et constitueraient un « crime contre l’humanité« .