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 d’ADHEOS

Le maintien par Athènes à la vice-présidence de l’antenne grecque de l’Institut Pasteur d’un responsable impliqué dans des dépistages du VIH abusifs est "un point majeur de préoccupation" pour l’institut Pasteur, écrit sa direction dans une lettre.
 
"La volonté des autorités grecques de maintenir M. (Theodoros) Papadimitriou dans ses fonctions au sein du Conseil d’administration de l’IPH (Institut Pasteur Hellénique) constitue un point majeur de préoccupation dans la relation avec cet institut de droit local", écrit la présidente du Conseil d’administration de l’Institut Pasteur Rose-Marie Vanlerberghe dans cette lettre du 6 août adressée à Laure Pora, présidente d’Act Up-Paris.
 
Theodoros Papadimitriou, vice-président de l’IPH, une nomination qui "relève de la seule autorité du ministre grec de la Santé conjointement avec le secrétariat général de la recherche" grec, insiste Rose-Marie Vanlerberghe, est en effet également le directeur du KEELPNO, le Centre hellénique pour le contrôle des maladies et la prévention, dont les méthodes ont fait scandale en 2012.
 
En effet, sous l’égide du KEELPNO, une campagne sécuritaire avait été lancée juste avant les élections législatives, et 31 prostituées séropositives avaient été arrêtées et poursuivies pour "tentative de lésions corporelles graves", une vingtaine étant incarcérées. La police avait rendu publiques leur identité et leurs photos, ce qui avait provoqué un tollé, tandis que des milliers de clients se ruaient sur les numéros verts mis à leur disposition pour les services de santé pour se faire dépister.
 
Plus généralement, les ONG dénoncent le traitement parfois discriminatoire imposé en Grèce aux personnes infectées par le VIH, et l’absence d’un plan d’action gouvernemental contre le sida. Dans sa lettre, Rose-Marie Vanlerberghe "condamne fermement" ces dépistages. Elle déplore que les démarches de l’Institut Pasteur pour dénoncer cette affaire, soient "hélas, restées lettre mortes".
 
Le nouveau président de l’Institut Pasteur, le Pr Christian Bréchot, a à son tour écrit en juillet au Ministre de la Santé grec Makis Voridis, et au secrétaire d’Etat à la recherche Christos Vasilakos, "avec pour objectif de dénoncer la convention de 2008 entre l’Institut Pasteur et les ministères de tutelle grecs concernant (l’IPH) et de ré-ouvrir, à cette occasion, le dialogue sur l’avenir de cet Institut", note Rose-Marie Vanlerberghe.
 
"La question de la participation de Theodoros Papadimitriou au conseil d’administration de l’IPH sera clairement posée", assure-t-elle. Dans ces deux courriers rédigés dans les mêmes termes, datés respectivement des 15 et 18 juillet et également vus par l’AFP, le Pr Bréchot évoque en effet la possibilité d’aborder "l’ouverture de nouveaux partenariats et le fonctionnement du Conseil d’administration, auquel nous aimerions être étroitement associés".