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 d’ADHEOS

Eric*, 59 ans , nie totalement les faits qui lui sont reprochés. Cet habitant de Dieue-sur-Meuse qui a travaillé à la maison d’accueil spécialisé de Verdun (MAS) en tant qu’aide médico-psychologique est accusé d’avoir envoyé une lettre anonyme au colonel Berthouin, responsable du Service départemental d’incendie et de secours de la Meuse relatant l’homosexualité de son ex-petit ami qui est sapeur-pompier volontaire.
 
Dans cette lettre reçue à Bar-le-Duc le 24 juin 2014 par le responsable du SDIS, l’auteur affirme qu’il est sapeur-pompier volontaire et qu’un de ses collègues est homosexuel. « Il y a un risque de dissension au sein de notre unité car il s’occupe de jeunes sapeurs-pompiers volontaires », dit la lettre. Selon l’auteur du document, il y aurait un risque de pédophilie.
 
Face à la teneur de tels propos, la victime, qui était au moment des faits agent du bâtiment à la maison d’accueil spécialisé de Verdun, donc collègue du prévenu et sapeur-pompier volontaire, dépose plainte le 10 juillet 2014 sur les conseils de sa hiérarchie.
 
Le jeune homme âgé de 24 ans a connu une liaison très brève avec Éric en 2012, et depuis que celle-ci a pris fin, il se plaint d’être harcelé par Éric, notamment par des SMS.
 
La lettre est signée LB. Ces initiales correspondent bien au nom de deux sapeurs-pompiers meusiens, mais la victime de cette lettre entretient d’excellentes relations avec ces personnes et est convaincue qu’il ne s’agit pas d’elles.
Question de vocabulaire
 
En fait, les termes utilisés par l’auteur de la lettre ne correspondent pas à ceux d’un sapeur-pompier. Il n’existe pas d’unité chez les pompiers, mais des casernes. En revanche, le terme unité est employé chez les gendarmes. Or le prévenu a été gendarme pendant vingt-neuf ans. Dans cette lettre, le terme de corps d’élite est également utilisé. Ce qui n’est pas, non plus, une expression employée par les pompiers.
 
Éric vit en couple avec une femme avec laquelle il est marié depuis trente-cinq ans. Celle-ci est d’ailleurs présente dans la salle du tribunal pour le soutenir. « Je vis un vrai cauchemar depuis que je suis poursuivi par mon ex-ami, dit Éric. Je suis sous antidépresseurs. » Le jeune sapeur-pompier, face au harcèlement dont il se dit victime, lui, a préféré quitter la Meuse.
 
Me Schindler pour la partie civile rappellera que le prévenu a notamment envoyé un SMS à son client qui n’est rien d’autre qu’une menace : « Je pourrais en parler à la MAS, sur facebook ou au chef de corps des sapeurs-pompiers de la Meuse. » En outre Me Schindler réclame 2.700 € de dommages et intérêts pour son client.
 
Alors que, de son côté, la substitut du procureur de la République, Floriane Dussange, requiert 800 € d’amende à l’encontre du prévenu, pour Me Vautrin, l’avocat de ce dernier, il n’y a aucune preuve contre lui. « Est-ce que mon client serait idiot pour faire des menaces sous la forme d’un SMS alors qu’il est ancien gendarme ? »
 
À cette interrogation, le tribunal a répondu oui en condamnant Éric à trois mois de prison avec sursis et à 2.200 € de dommages et intérêts.