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 d’ADHEOS

Le président Barack Obama, qui avait été sénateur de cet État, a réagi dans un communiqué où il dit «déborder de joie».
 
Des scènes de liesse ont ponctué le vote de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe dans l’Illinois hier, mardi 5 novembre. Soixante voix étaient nécessaires à la Chambre des représentant.e.s pour que le texte, déjà voté au Sénat en février 2013, devienne une loi. Avec un sens de la dramaturgie dont sont friands les studios d’Hollywood, l’issue est restée incertaine jusqu’à la dernière minute, puisqu’au moment où le débat final a débuté, seul.e.s 56 parlementaires démocrates favorables à cette mesure étaient présent.e.s. La démocrate Naomi Jakobsson a dû couper court aux soins qu’elle prodiguait à un.e proche malade pour venir apporter son suffrage, tandis qu’Emily McAsey est venue voter accompagnée de son enfant. Malgré leur présence, deux voix étaient encore nécessaires. Elles ont été apportées par l’opposition républicaine: trois élu.e.s du parti conservateur ont voté le texte ouvrant l’égalité devant le mariage pour les couples homosexuels.
 
SOUTIEN INATTENDU
Concrètement, le texte modifie la loi en faisant du mariage l’union de deux personnes plutôt que d’un homme et d’une femme. La Chambre des représentant.e.s ne l’avait pas voté l’an dernier et avait tardé à se prononcer en mai alors que s’achevait la session parlementaire. Le succès rencontré hier est en partie lié à la décision rendue en juin par la Cour suprême et qui garantit aux couples de même sexe mariés le même traitement que les couples hétérosexuels mariés au regard du droit fédéral. Les soutiens du texte ont fait valoir qu’il était absurde que les couples homosexuels de l’Illinois ne soient pas aussi bien protégés que les couples homosexuels vivant dans l’État voisin de l’Iowa.
 
Un autre argument a porté: les récentes déclarations du pape François ont eu une incidence directe sur des parlementaires jusqu’ici indécis.e.s. «Si une personne est homosexuelle et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ?», avait-il indiqué lors d’une conférence de presse en juillet. «En tant que catholique fidèle à Jésus et au pape François, je pense clairement que le cœur de la doctrine catholique, c’est l’amour, la compassion et la justice pour chacun.e», a ainsi expliqué la démocrate Linda Chapa LaVia pour justifier son vote en faveur du texte. Le président démocrate de la Chambre, Michael Madigan, a lui aussi fait référence aux déclarations du pape, estimant qu’il ne lui appartenait pas de juger de la légalité d’une relation homosexuelle. Selon le Chicago Tribune, il a joué un rôle prépondérant dans le vote puisqu’il a convaincu entre cinq et dix parlementaires de voter le texte.
 
DÉROGATIONS
Les opposant.e.s estiment que cette loi, qui doit être promulguée d’ici la fin de la semaine, enfreint les libertés religieuses. Elle permet aux membres du clergé de ne pas marier des couples de même sexe et de refuser que ces couples louent un lieu de culte pour s’y unir. L’opposition déplore cependant que les institutions religieuses soient dans l’obligation d’offrir une assurance maladie au ou à la conjoint.e de leurs salarié.e.s marié.e.s à une personne de même sexe. Des parlementaires souhaitaient également que les fleuristes, les traiteurs et les photographes de mariage bénéficient de dérogations leur permettant de discriminer les couples homosexuels en refusant de travailler pour ces couples.
 
Barack Obama a pour sa part salué le vote. Dans un communiqué publié par la Maison Blanche, il a félicité les parlementaires de l’État où il avait lui-même siégé avant de devenir président.