Il y a une semaine, une homosexuelle sud-africaine a été battue et violée dans un township au nord du Cap. Son agresseur lui répétait qu’il allait «faire (d’elle) une femme».
Gugulethu, à environ 15 km au nord du Cap, est un township noir et pauvre comme il en existe beaucoup en Afrique du Sud. Millicent Gaika, 30 ans, y habite depuis son plus jeune âge. Vendredi soir, elle revenait à pied d’une fête chez des amies lorsqu’elle a croisé une connaissance, qui lui a demandé une cigarette. L’homme l’aurait ensuite attirée chez lui avant de fermer la porte et de la violer. «J’ai pensé qu’il allait me tuer. Il était comme un animal», a confié la victime au journal local Cape Argus. «Il répétait: "Je sais que tu es lesbienne. Tu n’es pas un homme. Tu penses que tu l’es mais je vais te montrer que tu es une femme"». L’agresseur aurait par ailleurs violemment battu sa victime et l’aurait étranglée avec une ficelle afin de la maintenir au sol.
Chaque semaine, des viols «correctifs» ont lieu en Afrique du Sud
Ce n’est que cinq heures plus tard que des voisins, alertés par les cris de Millicent, ont forcé la porte et appelé la police. Le violeur, âgé d’une quarantaine d’années, a été arrêté. Il doit comparaître, demain, le 13 avril devant la cour qui devra décider d’une éventuelle libération sous caution. Millicent a quant à elle été admise à l’hôpital. S’il n’existe pas de statistiques officielles, les associations affirment que plusieurs «viols correctifs» sur des lesbiennes ont lieu chaque semaine en Afrique du Sud. Cependant, il est beaucoup plus rare que ces drames soient relatés par la presse locale.
La victime avait déjà été violée en 2002
En 2008, Millicent Gaika avait participé à un projet artistique de la photographe sud-africaine Zanele Muholi (lire le portrait de la photographe). Une manière pour elle «de raconter sa propre histoire» et d’exorciser les difficultés de la vie quotidienne. En 2002, Millicent a été violée une première fois par quatre hommes. Ceux-ci ont été condamnés à 10 et 15 ans de prison, mais ont déjà été libérés.