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 d’ADHEOS

Malgré plusieurs menaces hostiles, la soirée dédiée à la communauté LGBT a bien eu lieu dans un bar de Noyon, sous la surveillance de la police et de la gendarmerie.

La soirée LGBT n’était visiblement pas au goût de tout le monde. Le samedi 6 avril 2024, une fête dédiée à la communauté de lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres a été organisée dans le bar « Le Square Night » à Noyon, dans l’Oise. Une grande première dans la ville.

Pourtant, tout n’était pas gagné d’avance. La soirée aurait même pu ne jamais voir le jour. Des effectifs de gendarmerie, de police nationale et de police municipale ont dû être mobilisés aux abords du bar pour garantir la sécurité de l’établissement et de plus de 130 personnes qui ont répondu présent à cette fête.

Des menaces avant la soirée LGBT

Depuis qu’il avait annoncé la tenue de cette soirée, le patron du bar a reçu tout un lot de menaces inquiétantes, laissant présager du pire. Des messages tels que « on va vous cramer au cocktail Molotov », « on va tout péter » ou encore « on va casser du PD », se souvient le gérant, Abdel Tahallaiti. « Il y a un gros problème d’homophobie », souligne-t-il.

Mais au final, « tout s’est très bien passé ». « On a eu quelques arriérés qui ont klaxonné devant l’établissement mais il n’y a eu aucun débordement. On craignait l’insécurité, des problèmes liés à des personnes extérieures à la fête », explique l’organisateur.

Beaucoup d’hétérosexuels sont venus pour soutenir la démarche. La soirée a été une réussite totale (…). L’homosexualité, c’est tabou à Noyon… Il y a un truc qui tourne pas rond. On m’a expliqué qu’ici, beaucoup sont contre.

Abdel TahallaitiGérant du Square Night

« Faire la fête entre eux sans être embêtés »

Le patron s’était entouré de sept vigiles, soit cinq de plus qu’ordinairement, pour cette soirée sans précédent. « La sécurité était mon obsession », assure-t-il. « On a fait en sorte que les fêtards rentrent chez eux tant que les policiers et les gendarmes étaient encore sur le terrain, pour éviter de prendre le risque qu’ils se fassent agresser ailleurs ».

Satisfait de la soirée et de la protection mise en place, Abdel Tahallaiti regrette néanmoins l’absence de soutien de la part de la mairie. « Les élus locaux n’ont, à aucun moment, pris position pour soutenir la démarche. Je pense que ce n’était pas dans leur intérêt de le faire publiquement », peste-t-il.

Ce qui ne va toutefois pas l’empêcher d’organiser des soirées similaires prochainement dans son bar. « Il le faut, pour continuer de casser les préjugés. Un jeune homosexuel de 18 ans est venu samedi alors qu’il ne sort jamais de chez lui, car sinon il se fait agresser. Ce genre de situation ne devrait pas arriver ».

« Le plus important c’est que la soirée se soit super bien passée », retient le gérant. « Il y a une vraie communauté LGBT sur Noyon et aux alentours. Des gens sont venus d’Amiens (Somme), de Saint-Quentin (Aisne)… Ils cherchent simplement à s’amuser et à faire la fête entre eux sans être embêtés ».

Source : actu.fr