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 d’ADHEOS

De fait, en la laissant se revendiquer de l’«intérêt général», l’Etat indemnise les donateurs de cette organisation homophobe. Un mouvement s’est lancé afin d’interpeler le gouvernement.
 
On connaît l’Institut Civitas comme cette organisation archi traditionnaliste catholique, qui a par exemple combattu l’œuvre Piss Christ ou une pièce de théatre (pourtant catho-friendly…) qu’elle jugeait «blasphématoires». On sait qu’elle milite contre le mariage des couples homos de façon plus radicale que la «Manif pour tous», dont elle a pris ses distance, jusqu’à faire cortège à part. On n’oublie pas non plus qu’elle n’avait pas hésité à utiliser des raccourcis homophobes pour mobiliser, comme les fameux slogans «Non à l’homofolie» ou le fameux visuel «Confieriez-vous des enfants à ces gens-là?».
 
Intérêt général?
D’où la surprise en découvrant, au-travers de l’enquête de l’Union des familles laïques (UFAL), que l’association dispose en quelque sorte d’une aide de l’Etat puisque, en se présentant comme «association d’intérêt général», elle peut émettre un reçu fiscal à ses donateurs, qui reçoivent en contrepartie une réduction d’impôts.
 
L’UFAL a condamné dès novembre dernier cette aide de facto de l’Etat à Civitas, en lançant une pétition qui a récolté plus de 10.000 signatures. Il y a quelques jours, All Out vient à son tour se mobiliser pour interpeller le gouvernement. En effet, si contrairement aux associations «d’utilité publique», l’Etat peut ne pas être consulté a priori sur ce soutien aux associations… mais il peut agir ensuite si l’une d’elles ne remplit pas les critères. Civitas pourrait donc être visé par le ministère du Budget.
 
Niche fiscale
A ce jour, plus de 20.000 personnes ont déjà apporté leur soutien à l’action de All Out. Il y a urgence, à agir, estime Guillaume Bonnet, chargé des campagnes en France de cette structure, qui a enquêté lui aussi et qui ne comprend pas que le ministre Jérôme Cahuzac n’ait pas encore réagi: «Il ne faut pas cinq mois pour regarder le statut d’une association!» lance-t-il.
 
L’UFAL ne dit pas autre chose: «Il serait pour nous scandaleux que Civitas soit confortée dans ses pratiques, car cela créerait un dangereux précédent en matière de reconnaissance d’intérêt général des associations. Mais ce serait aussi un comble que, dans une période où l’État cherche des ressources supplémentaires, il officialise une “niche fiscale Civitas”!»